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05/18/2023
Claude Debussy : Six épigraphes antiques – Prélude à l’après‑midi d’un faune (arrangement Maurice Ravel)
Igor Stravinsky : Petrouchka

Geister Duo : David Salmon, Manuel Vieillard (piano)
Enregistré au Tonstudio Olbergkirche, Berlin (26‑28 avril 2022) – 59’09
Mirare MIR656 – Notice en français et en anglais


Sélectionné par la rédaction





Le Duo Geister, premier prix au concours international de l’ARD de Munich en duo de piano en 2021, est constitué depuis près de dix ans de deux jeunes pianistes formés à Paris et Berlin. Il livre ici un deuxième disque. Sur un seul clavier, Manuel Vieillard pose ses mains à droite et David Salmon à gauche pour un programme cohérent, les trois célèbres compositeurs convoqués s’étant connus et appréciés au seuil du vingtième siècle.


Les Six épigraphes antiques (1915) de Claude Debussy (1862‑1918) sont ici interprétées dans leur forme originale pour piano à quatre mains. Navigant entre le majeur et le mineur, elles mêlent dans une évocation fantasmée de l’Antiquité, éléments empruntés à la musique de gamelan, gamme pentatonique et mélismes vaguement orientaux, parfois aux limites du silence. Les interprètes n’abusent pas du flou impressionniste. Ils font fort bien ressortir la variété des couleurs de ces miniatures étranges, venues de nulle part. C’est tout de même très beau.


La transcription (1910) du Prélude à l’après‑midi d’un faune (1894) par Maurice Ravel (1875‑1937) est la trace d’un hommage et d’une admiration pour Debussy. Elle ne peut cependant rivaliser avec la version orchestrale. Si on l’oublie, un peu, on relève que le Duo Geister ne démérite pas. Alors que les Epigraphes évoquent plutôt le minéral, le Prélude fait penser au végétal ; le Duo ne s’éternise pas et l’on voit le faune s’éveillant et s’ébrouant au milieu de fougères, comme revigoré par sa sieste à l’ombre.


Le Duo change d’approche du clavier sans se départir d’une parfaite homogénéité avec la réduction du Petrouchka (1911) d’Igor Stravinsky (1882‑1971) par le compositeur lui‑même. Il convient de souligner qu’il ne s’agit pas ici des Trois mouvements pour piano seul écrits en 1921 mais bien d’une version autorisée pour quatre mains et collant au plus près de la musique orchestrale du ballet, celle‑ci sollicitant déjà fortement le piano. Le Duo martèle les touches du C. Bechstein avec une vitalité certaine et sait manier le burlesque comme une sorte d’ironie distante (voir l’excellente Valse, délicieusement bancale) comme s’il fallait illustrer un film muet. La prestation, soignée, reste moins impressionnante que les versions pour deux mains mais ça bouge, ça danse, et on est entraîné dans un vrai tourbillon sonore et surtout une histoire parfaitement racontée.


Le site du Duo Geister


Stéphane Guy

 

 

 

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