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03/04/2023
Valentin Silvestrov : Chants du silence (extraits)
Konstantin Krimmel (baryton), Hélène Grimaud (piano)
Enregistré en public à la Turbinenhalle am Stienitzsee, Berlin (août 2022) – 56’24
Deutsche Grammophon 486 4104 – Notice en anglais et en allemand, textes des chants en russe, ukrainien et anglais)





La guerre russo-ukrainienne est incontestablement, dans le cadre des nombreux soutiens occidentaux aux artistes du pays envahi, l’occasion (dont on se serait volontiers passé) de découvrir ou de mieux connaître des compositeurs ukrainiens. C’est le cas pour Valentin Silvestrov (né en 1937), qui a fini par fuir son pays l’an dernier : il est mis à l’honneur sur le dernier disque de la pianiste Hélène Grimaud (née en 1969), laquelle accompagne cette fois le baryton allemand Konstantin Krimmel (né en 1993) ; elle avait déjà enregistré en 2020 des pièces du même compositeur pour piano seul pour son fidèle éditeur Deutsche Grammophon.


Le compositeur, qui a d’abord écrit dans le style sériel, ne peut être qualifié que de contemporain puisqu’il est vivant mais la musique figurant sur ce disque ne l’est aucunement : il s’agit de sa dernière manière, clairement post‑romantique. Sur des textes en russe (sauf pour Chevtchenko, en ukrainien) de poètes principalement russes (Pouchkine, Mandelstam, Essénine) ou ukrainien (Chevtchenko) mais pas uniquement (Shelley, Keats), Silvestrov a écrit des Chants du silence (1974‑1977), sorte de berceuses doucereuses, aux rythmes systématiquement lents, presqu’éthérées, se ressemblant toutes et plus proches de Vangelis que d’Arvo Pärt à qui Silvestrov a pourtant souvent été comparé.


La voix chaude de Konstantin Krimmel a un charme indéniable ; elle passe des médiums à des aigus de ténor avec un naturel confondant. Sa sensibilité et ses phrasés nous touchent constamment. Le piano cristallin d’Hélène Grimaud l’accompagne avec une infinie délicatesse, parfaitement mise en valeur par un enregistrement d’une limpidité assez impressionnante, sans qu’on s’aperçoive qu’il a été effectué en concert à Berlin (en présence du compositeur) et comme si le baryton ne respirait jamais. Au total, un disque équilibré, charmant, superbement interprété mais un peu court et qui ne révèle rien d’incontournable.


Stéphane Guy

 

 

 

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