About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

10/28/2022
Federico Mompou : Musica callada
Thérèse Malengreau (piano)
Enregistré à Paris (24‑25 février 2020) – 63’33
Soupir Editions S257 – Notice en français et anglais





La pianiste belge Thérèse Malengreau (née en 1964) propose une nouvelle lecture de l’ensemble des quatre cahiers de Musica callada (1951‑1967) de Federico Mompou (1893‑1987). L’enregistrement est le fruit d’une belle réflexion de l’artiste, par ailleurs philologue et enseignant l’esthétique musicale et comparée, sur l’œuvre. Elle l’expose remarquablement dans une notice bien écrite où l’information le dispute à une sensibilité très fine. Elle y témoigne d’une vraie connaissance de l’esprit très singulier de ces cahiers et de leur rapport au silence.


Les interprètes puisent de plus en plus souvent dans leurs vingt‑huit pièces pour des bis de concert. Il est vrai qu’elles ne sont sans doute pas faites pour être toutes jouées d’affilée surtout dans une grande salle tant elles relèvent de l’intime. Au disque, elles font l’objet, un peu pour les mêmes raisons, d’un nombre croissant d’enregistrements partiels, après les grandes versions de Stephen Hough (Hyperion), Arcadi Volodos (Sony) ou Alicia de Larrocha (EMI). ConcertoNet s’est penché par exemple récemment sur la lecture de Guillaume Coppola pour Eloquentia.


Ici l’interprète a tout enregistré. C’est son principal intérêt. La pianiste aborde l’ensemble avec une grande sobriété. Il y a une pudeur et une dignité notables dans cette lecture de l’œuvre du compositeur catalan. Les tempos, souvent lents, ne sont pas éloignés de ceux de Mompou lui‑même, interprète remarquable de ses propres œuvres au point de nous arracher des larmes. Mais la pianiste se tient ici à distance. Elle insiste sur les phénomènes de résonance, un halo enveloppant tous les cahiers, tenant sans doute trop compte du milieu campanaire familial dans lequel baignait le jeune Mompou. On y cherche en vain un murmure intime alors que ces pages lunaires réclament un discours plus habité où l’on doit avoir le sentiment de partager presque exclusivement quelque secret enfoui au fond du cœur. Cela étant, c’est du très beau piano.


Stéphane Guy

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com