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09/11/2022
César Franck : Grand Trio en ut mineur [1] – Trios concertants n° 1 en fa dièse mineur, n° 2 en si bémol majeur « Trio de salon » et n° 3 en si mineur, opus 1 [2] – Quatrième Trio concertant en si mineur, opus 2 [3] – Andantino quietoso, opus 6 [4] – Solo de piano en mi majeur avec accompagnement de quintette à cordes, opus 10 [5] – Premier Duo concertant sur des motifs de « Gulistan » de Dalayrac, opus 14 [6] – Morceau de lecture [7] – Quintette avec piano en fa mineur [8] – Sonate pour violon et piano en la majeur [9] – Mélancolie [10] – Sonate pour violoncelle et piano en la majeur (arrangement Jules Delsart) [11] – Quatuor à cordes en ré majeur [12]
Leon Blekh [4], Augustin Dumay [8], Anna Agafia Egholm [2, 7, 10], Lorenzo Gatto [9], Shuichi Okada [3, 6, 8] (violon), Miguel da Silva [8] (alto), Ari Evan [2], Gary Hoffman [3, 8], Stéphanie Huang [11] (violoncelle), Philippe Cormann [5] (contrebasse), Frank Braley [2], Alexandre Chenorkian [3], Jonathan Fournel, Salih Can Gevrek [5], Julien Libeer [9], Jean‑Claude Vanden Eynden [4, 6, 7, 10, 11] (piano) – Trio Ernest [1] : Natasha Roqué Alsina (piano), Stanislas Gosset (violon), Clément Dami (violoncelle) – Quatuor Adorno [12] : Edoardo Zosi, Liù Pelliciari (violon), Benedetta Bucci (alto), Stefano Cerrato (violoncelle) – Quatuor Karski [5] : Kaja Nowak, Natalia Kotarba (violon), Diede Verpoest (alto), Julia Kotarba (violoncelle)
Enregistré à Bruxelles (6‑8 avril 2019 [9]), à Waterloo (6‑8 mars [2], 10‑11 [3], 28‑29 [1] et 30 [4, 7, 10] mai, 17‑18 [11] et 20 [6] juillet, 12 décembre [5] 2021 et 4‑5 janvier 2022 [12]) et à Mons (6‑8 décembre 2021 [8]) – 305’13
Coffret de quatre disques Fuga Libera FUG 795


Sélectionné par la rédaction





Les anniversaires ont parfois du bon. Parmi les nombreuses publications de Fuga Libera en association avec l’incontournable Palazzetto Bru Zane à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Franck (voir par exemple ici), l’intégrale de sa musique de chambre apparaît comme la plus captivante. Que connaît‑on en effet de cette partie de son catalogue au‑delà des trois partitions, certes essentielles, de la dernière partie de sa vie, le fougueux Quintette avec piano (1879), la célébrissime Sonate pour violon et piano (1886) – à propos de laquelle la notice avance un peu imprudemment qu’ensuite « le genre de la sonate pour violon et piano, tombé en désuétude en France, renaît de ses cendres » alors que Fauré dix ans plus tôt puis Saint‑Saëns peu de temps avant Franck avaient offert chacun une contribution capitale au genre – et l’ultime Quatuor à cordes (1890) ? On découvrira ici pas moins de onze autres œuvres, de durée et d’importance très variables, datant en particulier des premières années du compositeur, qui demeurent largement méconnues quand elles ne sont pas mésestimées.


On pourra certes passer assez rapidement – c’est souvent le propre des intégrales – sur certaines pages plus secondaires pour violon et piano, dans l’air du temps – Premier Duo concertant sur des motifs de « Gulistan » de Dalayrac (1844), délicat Andantino quietoso (1844) – et de genre ou de circonstance – même si l’on peut apprécier la qualité quasi fauréenne d’un Morceau de lecture (1877) inédit ou le charme plus convenu de Mélancolie (ca 1885). L’étonnement saisit en revanche à l’écoute du vaste (près de 20 minutes) Solo de piano avec accompagnement de quintette à cordes (vers 1844), d’une grande originalité, solennel, mystérieux et puissant à l’image du poème symphonique un peu postérieur Ce qu’on entend sur la montagne.


La principale révélation de cette intégrale réside dans les cinq trios avec piano, pas tant dans le babil du Grand Trio en ut mineur (1834) en un mouvement, certes déjà remarquable pour un compositeur de 12 ans alors encore liégeois, mais dans les trois Trios concertants (1843), son opus 1, et dans le Quatrième Trio concertant (1843), finale du Troisième détaché et retravaillé sur la recommandation de Liszt, qui en fut le dédicataire. Autant d’œuvres qui possèdent chacune une forte identité et qui n’ont pas à rougir devant les contributions au genre les plus réussies à la même époque (Mendelssohn, Schumann), pleines de trouvailles inattendues, d’un romantisme généreux et exalté, assumant l’héritage beethovénien tout en développant la conception cyclique qui deviendra l’une des « signatures » du franckisme.


On doit ce beau travail d’équipe à des interprètes, solistes ou en formations constituées, tous liés à un titre ou à un autre à la Chapelle musicale Reine Elisabeth, qu’ils y soient « maîtres en résidence » (Augustin Dumay, Gary Hoffman, Miguel da Silva et Jean‑Claude Vanden Eynden), « maître associé » (Frank Braley), « artistes associés » (Jonathan Fournel, Lorenzo Gatto, Julien Libeer, le Quatuor Adorno) ou jeunes « artistes en résidence ».


Le site de la Chapelle musicale Reine Elisabeth


Simon Corley

 

 

 

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