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08/27/2022
Johann Sebastian Bach :  : Suites pour violoncelle seul n° 2 en ré mineur, BWV 1008, n° 3 en do majeur, BWV 1009, et n° 5 en do mineur, BWV 1011 (transcription Leopold Godowsky)
Dimitri Papadopoulos (piano)
Enregistré au Studio Stephen Paulello, Villethierry (15‑17 juillet 2021) – 61’51
Klarthe KLA144 – Notice en français et en anglais





Où classer ce disque ? A Bach (Johann Sebastian, 1685‑1750) ou Godowsky (Leopold, 1870‑1938), star américaine d’origine lituanienne, pianiste d’une virtuosité inouïe, compositeur prolifique et arrangeur principalement connu pour ses cinquante‑trois Etudes gonflant démesurément les vingt-sept Etudes de Frédéric Chopin ? A l’écoute de ce disque, à Godowsky à l’évidence tant on est loin des Suites pour violoncelle du Cantor, matériel ayant servi aux arrangements qui y sont repris. Ces suites ont pu tenter d’autres artistes comme Alexandre Ziloti mais l’ampleur du travail effectué par Godowsky en 1923 sur trois des six Suites est bien plus ambitieux. Dans certains cas, il réduit, condense : le Prélude de la Cinquième Suite de six ou sept minutes fait moins de trois minutes ici. Dans d’autres cas, il colle à la durée de l’original ou rallonge : la Sarabande de la Troisième Suite de quatre minutes est transformée en un mouvement de près de cinq minutes, le Prélude de la Deuxième Suite qui dure selon les violoncellistes autour de trois minutes trente passe à quasiment cinq minutes.


Mais c’est une pluie de notes à chaque fois qui nous assomme, dénaturant complètement l’œuvre de Bach. Quelle fadeur ! On cherche en vain les rebonds et l’élégance de l’œuvre originale et cela n’a rien à voir non plus avec le travail effectué par Ferruccio Busoni transformant la Chaconne de la Partita en ré mineur pour violon seul en une impressionnante cathédrale sonore. Bach supporte assez bien les arrangements, pour toutes sortes d’instruments ou au jazz, mais ici c’est une sorte de bouillie informe dans laquelle on a parfois du mal à reconnaître les Suites, ce qui en soi n’est pas grave après tout, mais surtout où on se perd littéralement. On a peine dès lors à en voir l’intérêt autre que comme exercice digital ou curiosité.


Le pianiste franco-américain Dimitri Papadopoulos (né en 1985) s’attaque à ces monuments au style Napoléon III, si l’on ose dire, où la difficulté rejoint le goût douteux avec courage voire obstination mais sa lecture sans relief n’améliore malheureusement pas les choses.


Stéphane Guy

 

 

 

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