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08/01/2021
«Meins Lebens Licht»
Johann Sebastian Bach : Cantates «Es ist dir gesagt , Mensch, was gut ist», BWV 45, et «Lass, Fürstin» (Trauer-Ode), BWV 198 – Motet «O Jesu Christ, mein’s Lebens Licht», BWV 118

Dorothee Mields (soprano), Alex Potter (alto), Thomas Hobbs (ténor), Peter Kooij (basse), Collegium Vocale Gent, Philippe Herreweghe (direction)
Enregistré en la Waalse Kerk, Amsterdam (23-25 janvier 2020) – 58’35
Phi LPH 035 (distribué par Outhere) – Notice (en anglais, français, allemand et néerlandais) de Michael Maul





Ce n’est pas banal mais voici un disque que nous avions entendu avant même qu’il ne soit enregistré: en effet, les trois œuvres figurant ici avaient été jouées le 21 janvier en l’église Saint-Roch de Paris (voir ici), deux jours après l’avoir été à Bruges et un jour avant d’avoir été de nouveau données à Francfort, veille donc du début de cette brève session d’enregistrement qui a emmené toute l’équipe du Collegium Vocale de Gand sur les terres amstellodamoises.


A l’image de maintes réalisations de Philippe Herreweghe et de ses fidèles compagnons, ce disque témoigne de la profonde compréhension que le chef entretient avec l’œuvre de Bach depuis maintenant plus de cinquante ans. Pleine de contrastes, la Cantate BWV 45 s’ouvre par un très beau chœur inaugural qui permet aux chanteurs du Collegium Vocale de s’illustrer immédiatement, la page s’enrichissant d’une sorte de fugue sur les mots «Es ist dir gesagt» (avertissement maintes fois répété au fidèle qui vit dans le monde réel...) où l’on perçoit également les très belles interventions solistes des flûte et hautbois. Quel contraste ensuite entre l’air très prenant dévolu au ténor (suivant lequel une bonne conduite ici-bas est une garantie d’un bon jugement de Sa part dans l’au-delà) et celui, beaucoup plus véhément, confié à la basse sur un ostinato de cordes tout à fait singulier. Mais l’air le plus remarquable, superbement interprété par Alex Potter, est sans doute «Wer Gott bekennt», où l’on admire une fois de plus la flûte enjôleuse de Patrick Beuckels: quel passage là encore!


Si le motet O Jesu Christ, mein’s Lebens Licht (dans sa version de 1746 comme l’indique l’excellente notice d’accompagnement, les cuivres ayant été remplacés par des bois) n’appelle guère de remarque (soulignons tout de même les accents des hautbois, très intelligemment insérés dans la partition, qui éclairent le climat sombre et recueilli des cordes), on louera pleinement en revanche l’interprétation donnée ici de la Cantate BWV 198. Œuvre de circonstance composée en 1727 en mémoire de Christiane Eberhardine, reine de Pologne et duchesse de Saxe, c’est un pur joyau auquel Herreweghe rend ici tout son éclat. Le chœur du Collegium Vocale est la vraie «vedette» de cette œuvre, grâce bien sûr au chœur d’ouverture (à la fois de déploration et d’exaltation du souvenir de la défunte), soutenu par un orchestre idoine, à la pulsation presqu’impérieuse, mais également par son intervention dans le passage central de la cantate, «An dir, du Fürbild grosser Frauen» (assez rare puisque, généralement, les cantates de Bach ne comportent de chœur qu’en entrée et en conclusion, et pas au milieu de l’œuvre), passage où s’illustrent notamment les deux flûtes de Patrick Beuckels et d’Amélie Michel et, surtout, dans le chœur conclusif, célèbre, ici d’un équilibre, d’une ampleur et d’une sérénité absolument idéaux. Les solistes sont excellents, comme à leur habitude, avec peut-être ici une mention spéciale pour Alex Potter encore une fois, dont l’air «Wie starb die Heldin so vergnügt!» est un sommet de cette cantate décidément splendide. Signalons d’ailleurs ici une petite erreur de la notice qui, à la page 24, a reproduit la partie en allemand de l’air dévolu à la soprano «Verstummt, verstummt, ihr holden Saiten».


Que ce menu détail n’empêche pas les amateurs d’acquérir ce disque qui, notamment pour la Cantate BWV 198, ravira les admirateurs de Bach et de Philippe Herreweghe, décidément l’un de ses plus convaincants et fidèles serviteurs.


Le site du Collegium Vocale de Gand
Le site d’Alex Potter
Le site de Thomas Hobbs


Sébastien Gauthier

 

 

 

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