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01/04/2021
«Serenissima. A Musical Portrait of Venice around 1726»
Antonio Vivaldi : Concerto pour hautbois, cordes et basse continue en ré mineur, opus 8 n° 9, RV 454 – Cantate «All’ombra di sospetto», RV 678, et «Che giova il sospirar, povero core», RV 679 – Sonate pour violon et basse continue en la majeur, RV 758
Domenico Scarlatti : Sonate pour clavecin en mi majeur, K. 162
Nicola Porpora : Arianna e Teseo: «Pietoso Ciel difendimi» – Cantate «Questo è il platano frondoso»
Giuseppe Sammartini : Sonate pour hautbois et basse continue en ut majeur, opus 2 n° 2, GSM 1323

Perrine Devillers (soprano), The 1750 Project, Benoît Laurent (hautbois et direction artistique)
Enregistré en l’église Saint-Martin de Marilles, Orp-Jauche, Belgique (30 mai-2 juin 2019) – 76’13
Ramée RAM 1902 (distribué par Outhere) – Notice (en anglais, allemand et français) de Benoît Laurent et traduction (en anglais seulement) des textes chantés





Pour comprendre l’unité de ce disque, il faut se référer immédiatement à la très intéressante notice de Benoît Laurent: «The 1750 Project propose un voyage de 1720 à 1750 pour découvrir à chaque étape la richesse et la spécificité de la vie musicale d’une ville à un moment important de son histoire. Pour la première étape du 1750 Project, nous souhaitons présenter les impressions musicales qu’un voyageur pourrait avoir ressenties lors d’un passage à Venise vers 1726.» Première étape donc et occasion, en l’espèce, de voir se croiser les noms illustres de Vivaldi, Porpora, Scarlatti et Sammartini dans un florilège d’œuvres mêlant musique instrumentale (concertante ou pas) et vocale, cette dernière au travers de trois cantates et d’un air tiré d’Arianna e Teseo de Porpora.


Le Concerto pour hautbois RV 454, assez connu (il s’agit de la transcription, autorisée par Vivaldi lui-même, du Concerto pour violon RV 236 extrait du recueil opus 8 Il Cimento dell’Armonia e dell’Inventione), bénéficie ici d’une belle interprétation, le soliste étant accompagné par un petit effectif (quatre cordes et un clavecin) dont la légèreté et l’allant font parfaitement ressortir les couleurs dévolues à ce qui est certainement un des premiers concertos pour hautbois de Vivaldi avec le RV 449 (également une transcription mais cette fois-ci du Concerto RV 178 tiré du même recueil de l’Opus 8).


De style galant, la Cantate RV 678 n’évoque pas spontanément le style «vivaldien»; on y verrait plutôt de la musique française, en raison tant du rôle primordial conféré à la flûte traversière qu’aux couleurs du chant, très bien retranscrit par la jeune Perrine Devillers. Signalons ici une petite erreur de référencement dans la jaquette du disque puisque cette cantate porte bien le numéro RV 678 et non RV 687 comme indiqué, ce dernier étant en effet le numéro de référence de la Cantate «La Gloria e Imeneo» du même Antonio. Destinée semble-t-il originellement à une voix d’alto (en tout cas si l’on se réfère aux renseignements donnés par Sylvie Mamy dans son Vivaldi aux éditions Fayard, p. 565), l’interprétation, dévolue ici à une soprano, n’enlève rien au charme de cette petite pièce, fort agréable. La Cantate RV 679 possède, elle en revanche, des sonorités plus habituelles chez le Prêtre roux: Perrine Devillers s’y montre plus convaincante, grâce à un souffle sans faille et une diction irréprochable propres à traduire tous les tourments de l’âme lorsqu’elle est en proie aux plus vives passions. L’accompagnement des cordes, dominées par deux violons solos, est irréprochable aussi bien dans le premier air, assez langoureux, que dans le second, beaucoup plus vif. Quel contraste avec la cantate de Porpora, beaucoup plus sombre, en tout cas plus intimiste (très beau jeu de la basse continue tenue par un violoncelle et un clavecin dans le premier mouvement)! Le maître napolitain, qui a également séjourné à Venise, use ici d’une sobriété quelque peu inhabituelle dans son œuvre que la chanteuse rend fort justement, la légère réverbération permettant de profiter pleinement de cette apparente simplicité musicale. C’est un détail mais on regrettera tout de même le décalage de numérotation dans la notice d’accompagnement entre les plages du disque dans son entier (les références à Porpora occupant les plages 13 à 16) et celles des textes chantés (qui sont retranscrites aux plages 16 à 19). Quant à l’air «Pietoso Ciel difendimi», toujours de Porpora, il fait dialoguer entre eux la soprano et un hautbois solo: très belle composition là encore, soutenue avec soin par l’ensemble des musiciens.


Le reste du disque puise aux quatre coins de la production instrumentale des compositeurs de l’époque, de la sonate pour violon de Vivaldi (très bien posée et basée sur un beau rythme de sicilienne) à celle de Sammartini, en trois mouvements, destinée au hautbois en passant par le numéro K. 162 de Scarlatti, sonate jouée avec application par le claveciniste Korneel Bernolet. De beaux compléments pour un projet qui mérite sans doute de s’affermir au fur et à mesure des autres parutions mais qui témoigne néanmoins de l’excellence des artistes en présence.


Le site de Benoît Laurent
Le site de Korneel Bernolet


Sébastien Gauthier

 

 

 

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