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09/27/2020
«Double»
Carl Stamitz : Concerto n° 4 pour deux clarinettes en si bémol majeur
Georg Philipp Telemann : Concerto pour deux chalumeaux en ré mineur, TWV 52:D1 – Sonate en mi mineur, TWV 40:102
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Les Saisons, opus 37b: «Octobre: Chant d’automne (Herbstlied)» (arrangement Tōru Takemitsu)
Felix Mendelssohn : Konzertstücke n° 1 en fa mineur, opus 113, et n° 2 en ré mineur, opus 114
Carl Philipp Emanuel Bach : Duo pour clarinettes en ut majeur, H. 636

Michel Portal (clarinette), Orchestre royal de chambre de Wallonie, Paul Meyer (clarinette et direction)
Enregistré à la salle Arsonic de Mons (janvier 2018) – 65’16
Alpha 415 – Notice (en français, anglais et allemand) de Frédéric Lodéon





Michel Portal est né en 1935; Paul Meyer (au sujet duquel on rappellera une nouvelle fois que, contrairement à ce que l’on a récemment entendu sur une radio, il n’a rien à voir avec Sabine Meyer, certes également clarinettiste de son état...) est né en 1965. L’un pourrait être le père de l’autre. Les deux portent haut la clarinette française depuis des années, école dont les élèves plus brillants les uns que les autres essaiment dans divers orchestres aux quatre coins du monde. Le présent disque doit donc être abordé comme une balade, une promenade, un cheminement à la fois tranquille et diversifié dans le répertoire dédié à deux clarinettes, les deux solistes s’entendant visiblement à merveille dans un répertoire qui couvre presque deux siècles.


Ce répertoire spécifique, les œuvres concertantes pour deux clarinettes, n’est pas si rare que cela. Citons par exemple le magnifique Concerto pour deux clarinettes d’Anton Hoffmeister (superbe disque Koch Swann où l’on entend en solistes l’irremplaçable Dieter Klöcker et Waldemar Wandel), celui de Franz Krommer (interprétation idéale de Thomas Friedli et Antony Pay chez Claves) ou celui du Pragois Jan Václav Knezek (Dieter Klöcker de nouveau avec son ancienne élève Sandra Arnold chez Novalis). N’oublions pas non plus les duos de l’Anglais John Mahon (belle petite anthologie jouée par Colin Lawson et Michael Harris chez Helios - Hyperion). Bref, le vivier était tout de même assez vaste et la sélection opérée par Portal et Meyer complète finalement à bon escient ce tableau déjà fort diversifié.


La pièce la plus connue est peut-être ce Concerto pour deux clarinettes de Carl Stamitz (1745-1801), à l’écriture des plus classiques et interprété ici de façon assez idéale qui s’impose face, par exemple, à la pourtant excellente version de Kálmán Berkes et Tomoko Takashima chez Naxos. Le premier mouvement alterne ainsi les interventions des deux solistes qui se retrouvent dans une brève cadence avant un Andante moderato d’une grande élégance (très belle lente introduction de l’orchestre) et un troisième mouvement à notre sens plus rondo que véritablement menuetto. Si l’œuvre était ici dédiée au clarinettiste Johann Joseph Beer, les deux Konzertstücke de Mendelssohn ont en revanche été motivés par sa rencontre avec le clarinettiste Heinrich Baermann. Les deux pièces sont les véritables sommets de ce disque. Le Premier bénéficie des sonorités chatoyantes de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie, excellent tout au long du disque, et de la musicalité hors pair des deux solistes (le mouvement lent, d’une poésie rare, est exceptionnel), leur technique à toute épreuve faisant merveille dans un Presto conclusif d’une fluidité impressionnante, les traits de la première clarinette se «coulant» véritablement dans les phrasés de la seconde et inversement. Le Second Konzertstück est intéressant en raison de ses tonalités plus modernes et d’un agencement sans doute plus audacieux, notamment dans le premier mouvement. Interprétation tout en finesse de nouveau où la complicité entre Michel Portal et Paul Meyer éclate au grand jour.


Le reste du disque est plus décevant. Certes, l’idée de jouer le magnifique Concerto pour deux chalumeaux en ré mineur de Telemann était intéressante mais le résultat ne s’avère pas des plus convaincants. L’âpreté des chalumeaux laisse place ici à un son plus velouté mais pas forcément plus chaud, les liaisons s’avèrent plus prononcées, les détachés perdent en mordant mais on ne perçoit pas autant d’esprit que dans la version superlative d’Erik Hoeprich et Lisa Klewitt dirigés par Reinhard Goebel (Archiv Produktion). Si le Duo de Carl Philipp Emanuel Bach est anecdotique mais plaisant, on écoutera tout de même attentivement le Herbstlied de Tchaïkovski dans l’arrangement effectué par le compositeur japonais Tōru Takemitsu, Paul Meyer jouant avec là encore une finesse admirable.


C’est donc un disque extrêmement agréable, sans doute source de découvertes pour beaucoup, qui plus est joué par deux véritables gentlemen: que demander de plus ?

Le site de Paul Meyer
Le site de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie


Sébastien Gauthier

 

 

 

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