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03/14/2020
Albéric Magnard: Symphonies n° 1, opus 4, et n° 2, opus 6 [*]
Philharmonisches Orchester Freiburg, Fabrice Bollon (direction)
Enregistré à Fribourg (15-16 octobre 2018) et à Baden-Baden (10-11 janvier 2019 [*]) – 68’52
Naxos 8.574083


Must de ConcertoNet





En commençant une intégrale des Symphonies de Magnard par les Troisième et Quatrième (voir ici), sommets de la production du compositeur et, au-delà, de toute la musique française, Fabrice Bollon prenait le risque d’avoir mangé tout (ou presque) son pain blanc. Difficile en effet, après des partitions aussi inspirantes, dans une interprétation à la fois aussi neuve et aussi aboutie, de faire aussi bien face aux quelques maladresses et lourdeurs de la Première (1890), que son auteur n’a pas révisée, contrairement à la Deuxième (1893/1896), dont les précédentes intégrales n’offraient cependant guère à entendre les beautés. De ce fait, il était jusqu’alors assez généralement admis qu’à la différence de Roussel, on pouvait fort bien se contenter des splendeurs des Troisième et Quatrième sans aller s’intéresser davantage aux deux premières.


Or, une fois de plus, Bollon, renversant des certitudes pourtant longuement établies, apporte une révélation. Dans le premier volume, il avait étonné en démontrant de façon aussi implacable qu’époustouflante que Magnard gagnait à être considéré sous un autre œil qu’exclusivement franckiste. Dans ce deuxième volume, il persiste, sans surprise, dans cette voie – finesse des textures, légèreté de touche, mise en valeur d’un caractère tour à tour dansant, lyrique et mystique – mais il étonne cette fois-ci en révélant les très grands mérites ces deux œuvres négligées et sous-estimées. Bien plus que de simples tentatives un peu brouillonnes, elles apparaissent ici clairement comme préfiguratrices des réussites à venir et on y retrouvera donc déjà souvent la solennité et le rayonnement des Troisième et Quatrième. En même temps, jamais leur apparente obédience stricte à la tradition franckiste et d’indyste n’aura révélé autant de surprises passionnantes, parfois fugaces mais pas moins indéniables – ici Roussel ou même Debussy, là Bruckner ou même Mahler.


Dès lors, non seulement cette version n’est pas loin de faire de la Deuxième l’égale des deux dernières, dont elle possède déjà par endroits la poésie, le raffinement et la subtilité – irrésistibles «Danses», grâce et élévation du «Chant varié», Final tout de légèreté, d’humour et d’alacrité – mais elle réhabilite totalement la Première, beaucoup moins monolithique qu’à l’habitude, parfois même proche des couleurs (premier mouvement) ou de l’ironie (scherzo) mahlériennes.


Encore une bonne nouvelle pour conclure: cette série d’enregistrements, qui bénéficie des notices expertes (en anglais et en français) de Pierre Carrive, président de l’Association Albéric Magnard, est appelée à se prolonger avec un troisième volume, dont on imagine qu’il comprendra le Chant funèbre, l’Ouverture, l’Hymne à la justice et l’Hymne à Vénus.


Le site de Fabrice Bollon
Le site de l’Orchestre philharmonique de Fribourg


Simon Corley

 

 

 

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