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03/05/2001
Giuseppe Verdi : Falstaff
Jean-Philippe Lafont (Falstaff), Anthony Michaels-Moore (Ford), Antonello Palombi (Fenton), Peter Bronder (Dr Cajus), Francis Egerton (Bardolfo), Gabriele Monici (Pistola), Hillevi Martinpelto (Alice Ford), Rebecca Evans (Nanneta), Sara Mingardo (Quickly), Eirian James (Meg Page)
Orchestre Révolutionnaire et Romantique, Monteverdi Choir, John Eliot Gardiner (direction)
Philips (2 CD), livret traduit en français




L’argument commercial, « stické » sur le coffret, de «Premier enregistrement sur instruments d’époque » pour une œuvre créée en 1893 fait carrément « buffone » alors que les formations symphoniques actuelles trouvent toutes leur origine à cette époque ! On attend avec impatience la même opération marketing sur un opéra de Wagner pour éclater d’un rire digne de Sir John Falstaff. Et quel rapport - d’ordre historique et musicologique puisque c’est la question - entre un orchestre « révolutionnaire et romantique » et une comédie absolument pas romantique datant de la fin du XIXe siècle et qui fait référence à Mozart ? Terminons par la bizarre juxtaposition de « révolutionnaire » et de « romantique » ; à quand un orchestre « classique et révolutionnaire », « romantique et moderne » ? Bref, mais tout ceci n’est que la surface des choses, la pochette exactement. L’excellent John Eliot Gardiner veut utiliser un orchestre - très bon au demeurant - qu’il a fondé et connaît parfaitement, cela nous suffit ! Que le chef anglais veuille utiliser un orchestre aux vents un peu « verts » et aux cordes minces et mobiles pour garantir une saine et joyeuse vivacité - comme Minkowski utilise ses Musiciens du Louvre pour jouer Offenbach - constitue une expérience tout à fait intéressante. Et les premières secondes du disque nous séduisent immédiatement : avec cet orchestre survitaminé et le Falstaff jovial et subtil mais jamais « gras » de Jean-Philippe Lafont, on sait que l’on ne va pas s’ennuyer une seconde. Réalisé juste après une production scénique, cet enregistrement capte le travail d’une équipe qui s’est soudée sur la scène et nous rend donc une intensité et une qualité de mise en place exceptionnelles. Prenant au mot la partition qui accorde à l’orchestre un rôle aussi éminent que le rôle-titre, le metteur en scène Ian Judge a placé l’orchestre sur la scène, renforçant par là même la cohésion entre instrumentistes et chanteurs (on pourra voir cette production au Châtelet fin avril). Les ensembles sont toujours d’une grande lisibilité (comme la scène finale) et les scènes d’affolement (la seconde scène du deuxième acte où Falstaff se cache dans le panier à linge) d’une progression irrésistible et fermement contrôlée. Ce mélange de clarté absolue et de frénésie complète fait tout le prix de ce Falstaff qui se place d’emblée au niveau des plus grands.



Philippe Herlin

 

 

 

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