|
Back
03/05/2001 Antonin Dvorak : Sérénade pour orchestre à cordes Hugo Wolf : Sérénade italienne Bela Bartok : Divertimento pour orchestre à cordes
Orchestre Saito Kinen, Seiji Ozawa (direction) Philips
A l’instar du quatuor, dont il est une sorte d’amplification et de démultiplication, l’orchestre à cordes fixe une économie de moyens imposant une maîtrise souveraine de l’écriture pour cordes. Genre peu pratiqué, il recèle quelques chef d’œuvres parmi lesquels Les Métamorphoses de Richard Strauss ou la plus confidentielle mais quasiment aussi géniale Elégie symphonique à la mémoire d’Anton Webern de Krenek. La Sérénade de Dvorak (1875) et le Divertimento (1939) de Bartok, tout comme la moins connue Sérénade italienne (1892) de Wolf figurent également parmi les joyaux du genre. On retrouve dans cet enregistrement les qualités exceptionnelles de Seiji Ozawa - et idéales pour ce répertoire - à savoir cette capacité à garder le fondu, l’épaisseur, la richesse des pupitres des cordes tout en leur imprimant une rigueur absolue dans les attaques, un superbe modelé des courbes, une précision rythmique infaillible, un dynamisme puissant. Ces dernières qualités s’accompagnant trop souvent - par facilité certainement - d’une atrophie du son chez la plupart des autres chefs. Ozawa allie la plus grande sensualité à la plus grande rigueur sans aucune contradiction. Il confère aussi une hauteur de vue que peu de ses confrères possèdent et qui tire la Sérénade de Dvorak vers de rares sommets ou donne au mouvement lent du Divertimento de Bartok une profondeur inquiétante. Bénéficiant d’une prise de son très présente, fouillée et globale à la fois, ce CD constitue une grande réussite.
Philippe Herlin
|
|
|
Copyright ©ConcertoNet.com