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12/06/2018
Franz Schubert : Symphonie n° 9 en ut majeur «La Grande», D. 944
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Mariss Jansons (direction)
Enregistré en public à la Herkulessaal, Munich (2 février 2018) – 60’22
BR Klassik 900169 – Notice (en allemand et en anglais) de Jörg Handstein





Franz Schubert : Symphonie n° 5 en si bémol majeur, D. 485
Johannes Brahms : Sérénade n° 2 en la majeur, opus 16

Orchestre Révolutionnaire et Romantique, John Eliot Gardiner (direction)
Enregistré en public au Concertgebouw d’Amsterdam (12 novembre 2016) – 58’55
Soli Deo Gloria SDG 729 – Notice (en anglais, allemand et français) de Stephen Johnson





Loin pour l’une comme pour l’autre de bouleverser les discographies existantes, voici deux gravures qui prouvent une fois de plus qu’un bon, voire un très bon concert (nul doute que les auditeurs présents auront passé une très belle soirée!) ne fait pas pour autant un bon disque.


Même si cela nous peine de le dire, avouons que les enregistrements dirigés par Mariss Jansons ont tendance à s’enchaîner avec une rapidité qui ne va pas forcément de pair avec la qualité ou, en tout cas, l’intérêt. Alors, certes, au milieu de tous ces disques, on relève de véritables pépites (voir ici) mais ses récentes Huitième Symphonie de Dvorák ou de Bruckner de même que sa toute dernière gravure du Sacre du printemps laissent surtout une impression désespérément lisse. C’est également ce que l’on ressent à l’écoute de cette Neuvième de Schubert, numérotée à l’allemande conformément au catalogue établi par Otto Erich Deutsch et portant donc ici le numéro 8. Le premier mouvement est bon, certes, mais l’orchestre sonne «petit» et souffre surtout d’une grande sécheresse (les bois en particulier), les interventions instrumentales donnant l’impression d’un discours millimétré où rien ne dépasse mais sans énergie, ni davantage de projet musical. Dans une esthétique où il semble avoir voulu mâtiner la traditionnelle vision symphonique par l’apport des «baroqueux» (vibrato des cordes très maîtrisé, baguettes des timbales en bois et non en feutre), Jansons déroule une partition sans aspérité mais sans aucun souffle non plus. L’Andante con moto est le mouvement le plus réussi grâce à un superbe hautbois solo (dont on ne saura pas s’il s’est agi de Ramón Ortega Quero ou de Stefan Schilli) mais là encore, on regrette un manque assez constant d’élan et d’imagination. Si le troisième mouvement ne suscite guère de commentaires, on regrette de conclure sur un Finale. Allegro vivace où les couleurs n’explosent pas, la conduite de Jansons demeurant très maîtrisée, sans doute trop. Les amateurs de grandes versions de cette magnifique symphonie en resteront donc sans problème aux versions du Philharmonique de Berlin dirigées par Wilhelm Furtwängler (Deutsche Grammophon) ou, surtout, Günter Wand (RCA), ce dernier également en concert.


On tombe également un peu de haut en écoutant le disque Schubert-Brahms réalisé par John Eliot Gardiner qui, pourtant, nous a habitué à réussir absolument tout ce qu’il entreprenait, passant avec la même réussite de Bach à Berlioz, de Schumann à Beethoven ou Mendelssohn. Ici, reflet d’un concert donné à la fin de l’année 2016 dans la grande salle du Concertgebouw d’Amsterdam, Schubert sonne bien, très bien même. La si belle Cinquième Symphonie, alter ego de la Quarantième de Mozart, est enlevée de façon assez délicieuse. Le premier mouvement (un Allegro, un des plus beaux mouvements symphoniques composés par Schubert à notre sens) bénéficie de sonorités flatteuses et d’un élan juvénile qui, néanmoins, manque peut-être un peu de cette fluidité que savaient instiller Abbado, Végh ou Menuhin. Les deux mouvements centraux font davantage place au théâtre (le jeu sur les accents, certains passages aux sonorités bien pleines comme ces notes descendantes aux cordes à partir de 2’14 dans le Menuetto) avant que Gardiner ne nous entraîne dans la vélocité réjouissante du mouvement conclusif. Si Schubert s’en sort bien, c’est Brahms qui déçoit. L’Allegro moderato s’avère trop analytique en dépit de sonorités exemplaires (le velouté des clarinettes repris par les autres bois à partir de 1’32), le Scherzo étant ensuite pris à une allure trop rapide et, surtout, de façon un rien brutale, les vents (bois et cors) s’avérant de fait un peu stridents. Si l’Adagio non troppo est assez séduisant, les deux autres mouvements souffrent de traits un peu trop marqués (accents, liaisons...), le dernier étant pris une fois encore trop rapide et de façon presque caricaturale, ne sachant bien choisir entre certains passages emplis de sérénité et d’autres à la limite de la dureté. La sérénité olympienne des versions Haitink (surtout) et Chailly (respectivement avec Amsterdam et Leipzig) ne sera pas encore détrônée cette fois-ci!


Le site de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise
Le site de John Eliot Gardiner et de l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique


Sébastien Gauthier

 

 

 

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