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09/13/2018 Philippe Boesmans: Pinocchio Stéphane Degout (Le directeur de la troupe, Premier escroc, Deuxième meurtrier, Le directeur de cirque), Vincent Le Texier (Le père, Troisième meurtrier, Le maître d’école), Chloé Briot (Le pantin), Yann Beuron (Deuxième escroc, Le directeur de cabaret, Le juge, Premier meurtrier, Le marchand d’ânes), Julie Boulianne (La chanteuse de cabaret, Le mauvais élève), Marie-Eve Munger (La fée), Fabrizio Cassol, Philippe Thuriot, Tcha Limberger (musique de de scène), Orchestre symphonique de la Monnaie, Patrick Davin (direction)
Enregistré en public à la Monnaie, Bruxelles (septembre 2017) – 123’37 (+ 77’16 pour le film Philippe Boesmans, compositeur)
Deux disques et un DVD Cyprès 4647 (distribué par Outhere)
Must de ConcertoNet
Pinocchio, le dernier opéra de Philippe Boesmans (né en 1936), inspiré du conte de Collodi, fut monté à la Monnaie en septembre 2017, quelques mois après sa création à Aix-en-Provence. Cyprès édite une captation des représentations bruxelloises de cette œuvre sensible et mordante.
Fortement espérée, cette publication ne s’est heureusement pas fait attendre trop longtemps. Le son bien défini aide à se replonger dans l’ambiance de la salle, l’éditeur ayant conservé les chaleureux applaudissements. Cet enregistrement ne suscite aucunement le regret de ne pas posséder plutôt un témoignage vidéo de la mise en scène de Joël Pommerat, la musique de Boesmans se suffisant à elle-même. La prestation des chanteurs constitue une preuve supplémentaire que le compositeur écrit superbement pour la voix. La distribution, excellente et d’une grande cohésion, réjouit au disque comme dans la salle, tandis que Patrick Davin dirige avec rigueur et imagination un orchestre de chambre étourdissant de virtuosité. La compétence des musiciens profite à la beauté de l’orchestration – un des points forts de Boesmans.
Il ne faut pas manquer le film sur le DVD joint aux deux disques. Ce documentaire présente un intérêt certain : le réalisateur suit le compositeur sur une assez longue période, dans son appartement bruxellois, à Aix-en-Provence, à Tongres, sa ville natale, ou à la Monnaie. Boesmans parle avec sa manière bien à lui (cet accent, irrésistible), tandis qu’amis et confrères livrent d’intéressants témoignages. Il faut toutefois s’accommoder d’une image de qualité moyenne et d’un montage consternant d’amateurisme, à moins que ce ne soit voulu ainsi. Le sous-titrage est, en outre, défectueux mais les personnes s’expriment le plus souvent en français. Si le film captive par son sujet, il déçoit dans sa réalisation. De toute façon, ce disque trouvera facilement acquéreur, tant auprès des inconditionnels de Boesmans que des connaisseurs en musique contemporaine.
Sébastien Foucart
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