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08/25/2018 Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour piano n° 1 en fa majeur, K. 37, n° 17 en sol majeur, K. 453 [*], n° 23 en la majeur, K. 488 [*], n° 24 en ut mineur, K. 491, et n° 27 en si bémol majeur, K. 595 – Air de concert «Ch’io mi scordi di te», K. 505 [*] Helen Kearns (soprano), Orchestre symphonique de Bretagne, François Dumont (piano et direction)
Enregistré en public à l’Opéra de Rennes (25 février 2016 [*] et 21 septembre 2017) – 144’47
Album de deux disques OSB Productions – Notice en français et en anglais
Sélectionné par la rédaction
Mozart... Des concertos pour piano, parmi lesquels quelques-uns ô combien célèbres... L’oreille pourrait n’être que distraite à l’écoute de ces deux disques, deuxième étape d’une intégrale (voir par ailleurs ici) et reflets de concerts donnés à l’Opéra de Rennes en février 2016 et septembre 2017. Et pourtant, on aurait bien tort car, même si Walter Gieseking, Lili Kraus, Géza Anda, Daniel Barenboim (chez EMI et non chez Teldec!) et quelques autres restent irremplaçables, voici une interprétation enthousiasmante d’un bout à l’autre qui met en valeur un orchestre et surtout un soliste du plus haut niveau.
Le charme de la simplicité, de la fraîcheur et de l’évidence sert de fil conducteur à un concert auquel nous aurions sans conteste aimé être présent. Dès le célébrissime Vingt-troisième Concerto, la clarté du jeu orchestral répond parfaitement à un pianiste exemplaire, qui nous donne surtout un deuxième mouvement idéal (les légères appogiatures à 1’25 ou 3’18, un jeu jamais larmoyant alors que tant d’autres se sont ici fourvoyés), avant que les bois de l’orchestre (splendides clarinette et basson) n’enlèvent la fin de l’œuvre avec brio. Le Dix-septième Concerto est très bien fait également, notamment dans son Allegretto conclusif où l’alchimie entre le piano de François Dumont et l’orchestre est totale. Avouons que le très émouvant Premier Concerto reste, à notre sens, en deçà de la version Barenboim avec l’English Chamber Orchestra (ici, une main gauche un peu lourde, notamment dans la reprise du thème à 2’40 dans le premier mouvement), même si l’on appréciera un troisième mouvement jubilatoire avec une cadence pleine d’humour.
Le Vingt-quatrième Concerto est en revanche parfait: François Dumont se veut à l’évidence davantage un partenaire qu’un soliste aux côtés d’un orchestre, qui se distingue notamment par ses vents dans le premier mouvement. Le Larghetto, pourtant pris à bonne allure, distille une vraie émotion, suivi par un Allegretto plein de vélocité et d’intentions, qui se caractérise en particulier par le dialogue entre le piano et les bois. Le Vingt-septième Concerto confirme nos impressions générales (beauté des échanges avec l’orchestre, qualité du chant du piano) et, même si le dernier mouvement manque un peu d’énergie, notre plein enthousiasme.
La seule déception de ce double disque viendra de l’air de concert, où la voix dialogue harmonieusement avec le piano sur fond orchestral. Pourtant prometteuse, Helen Kearns connaît ici quelques évidents problèmes de souffle et de tenue dans la voix, ce qui donne lieu à une montée techniquement assez fragile à 2’57 et à des attaques souvent dures. C’est dommage car, pour le reste, on est sur du velours. Sans aucun doute, un disque évidemment à classer à M comme Mozart mais surtout à D comme Dumont: on espère et on attend avec impatience d’autres disques de la même qualité qui témoignent, encore une fois, de l’excellence de ce soliste et de cet orchestre.
Le site de François Dumont
Le site de Helen Kearns
Le site de l’Orchestre symphonique de Bretagne
Sébastien Gauthier
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