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03/18/2018
«Reminiscenza»
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 30 en mi majeur, opus 109
Nikolaï Medtner : Mélodies oubliées (Premier Cycle), opus 38: 1. Sonata Reminiscenza en la mineur
Robert Schumann : Kreisleriana, opus 16
Maurice Ravel : Valses nobles et sentimentales

Ludmila Berlinskaïa (piano)
Enregistré sur piano Steinway dans la grande salle du Conservatoire de Moscou (30 juin, 1er et 22 juillet 2017) – 79’40
Melodiya MEL CD 10 02526 – Notice (en russe, anglais et français) de Boris Moukoseï et commentaires de Ludmila Berlinskaïa


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Beethoven tel qu’on l’aime... Ludmila Berlinskaïa s’impose dès le début de cet enregistrement. Rigoureuse mais si libre, sereine mais souvent inquiète, abrupte parfois mais en demi-teintes aussi, cette interprétation séduit par son extrême simplicité, son chant naturel et son lyrisme prenant. Souplesse et déclamation dans le Vivace dévoilant des contrechants oubliés, gravité fébrile du Prestissimo, émouvant Andante avec d’infinies douceurs, introduit par le thème si bien chanté et servi par un merveilleux toucher, cette version colle à merveille avec l’idée que s’en faisait Romain Rolland: «jeu du rêve et de l’amour».


Sous les doigts de Ludmila Berlinskaïa, la Sonate Réminiscence se raconte dans une irrépressible nostalgie, dans d’infinis méandres de la pensée. Le tempo est idéal, l’âme salve s’exprime dans ses contrastes et ses fugitives volte-face. Jamais cette sublime page n’a jamais si bien porté son nom.


La pianiste imprime aux Kreisleriana une vision à la fois intuitive et réfléchie. Les humeurs fantasques, les grands passages lyriques, les visions effrayantes se succèdent avec une attention constante à la polyphonie schumannienne, une grande diversité dynamique et des choix de pédalisation très opportuns. Dès les bouillonnants remous des première mesures, l’interprète trace une trajectoire implacable, traversant les abîmes caractériels de cette page visionnaire jusqu’à la dernière note qui nous emporte dans le vide.


Raffinées et capricieuses, les Valses nobles et sentimentales livrent tous leurs sortilèges avec une grande richesse de timbre. On goûte sans réserve le jeu de la pianiste sans cesse vigilante à l’acuité harmonique, presque à l’acidité de cette suite, réservant cependant mille grâces, sans excès de langueur et avec un timing de rêve.


La palette sonore et le toucher de Ludmila Berlinskaïa, sachant passer de la précision classique de Beethoven aux sons capiteux de Medtner ou Schumann, nous éclairant, pour terminer, avec les richesses cristallines de Ravel, sont un véritable exercice stylistique.


Christian Lorandin

 

 

 

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