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08/15/2017
«Emil Gilels Legacy. Vol. 1»
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 3, opus 37
Johann Sebastian Bach : Concerto brandebourgeois n° 5, BWV 1050 (*)

Emil Gilels (piano), Nikolai Kharkovsky (flûte), Elizaveta Gilels (violon), Orchestre symphonique de la Radio de Moscou, Orchestre symphonique d’Etat de l’URSS (*), Kirill Kondrachine (direction)
Enregistré en 1947 et 1948 (*) – 57’19
DOREMI DHR-7747


 Sélectionné par la rédaction





«Emil Gilels Legacy. Vol. 2»
Alexandre Aliabiev : Trio avec piano – Sonate pour violon et piano (#) – Quintette avec piano
(*)
Emil Gilels (piano), Quatuor Beethoven: Dimitri Tsyganov, Vassili Chirinski (violon), Vadim Borissovski (alto), Sergueï Shirinski (violoncelle)
Enregistré en 1947, 1949 (*) et 1951 (#) – 49’40
DOREMI DHR-7755


 Sélectionné par la rédaction





«Emil Gilels Legacy. Vol. 10»
Johannes Brahms : Concerto pour piano n° 2, opus 83
Wolfgang Amadeus Mozart : Rondo en ré, K. 382 (*) – Variations sur l’air «Unser dummer Pöbel meint» extrait de «Die Pilger von Mekka» de Christoph Willibald Gluck, K. 455 (#)

Emil Gilels (piano), Orchestre philharmonique de Moscou, Orchestre philharmonique de Leningrad (*), Kirill Kondrachine, Neeme Järvi (*) (direction)
Enregistré en public à Leningrad (17 janvier 1968) [*], à Salzbourg (28 janvier 1970) [#] et à Moscou (6 février 1972) – 73’27
DOREMI DHR-8000


 Sélectionné par la rédaction





La collection «Legendary Treasures» de l’éditeur italien DOREMI propose de faire découvrir des enregistrements inédits de grands pianistes tels Martha Argerich, Artur Schnabel, Sviatoslav Richter et Emil Gilels (1916-1985), à qui elle a déjà consacré dix volumes. Les enregistrements sont un mélange de provenances du catalogue Melodiya devenus indisponibles et de véritables inédits captés lors de concerts publics.


Emil Gilels fut le premier de ces pianistes venus du froid (pays froid, guerre froide, apparente froideur glaciale du personnage) à se produire de notre côté du rideau de fer. Sa première apparition, si l’on ose écrire, à l’Ouest date de juin 1951 à Florence, ce récital étant immortalisé dans cette superbe collection.


Le volume 1 qui l’inaugure contient le tout premier Troisième Concerto de Beethoven qu’il ait enregistré (cinq autres suivront), en 1947 à Moscou sous la direction de Kirill Kondrachine, mais aussi, beaucoup moins attendu, le Cinquième Concerto brandebourgeois de Bach de 1948, avec le même chef mais un orchestre différent. Les deux solistes obligés sont rien moins que, au violon, sa propre sœur la violoniste Elizaveta Gilels, épouse du violoniste Leonid Kogan, et à la flûte Nikolai Kharkovsky, créateur avec Sviatoslav Richter de la Sonate pour flûte et piano de Prokofiev.


Le volume 2 a un intérêt considérable par son répertoire car il comporte deux œuvres d’Alexandre Aliabiev (1787-1851), compositeur dont la célébrité pourrait se résumer, s’il n’avait été défendu par un aussi illustre compatriote, à sa mélodie Le Rossignol, qui est celle enseignée à Rosine par son faux professeur de chant Almaviva/Lindoro (dans la version de Pauline Viardot) au second acte du Barbier de Séville de Rossini et qui fut transcrite pour le piano plus tardivement par Liszt. Ses partenaires pour ces trois œuvres de musique de chambre sont le Quatuor Beethoven et deux de ses membres, Dimitri Tsyganov et Sergueï Shirinski, qui furent les tout premiers interprètes à enregistrer le Second Trio avec piano de Chostakovitch.


Le volume 10 comporte un Second Concerto de Brahms live sous la direction de Kondrachine à Moscou en 1972 et deux œuvres de Mozart de provenance tout à fait différente: le Rondo pour piano et orchestre en ré enregistré en public à Leningrad sous la direction de Neeme Järvi en 1968 et les dix Variations sur un thème de Gluck enregistrées lors d’un récital à Salzbourg en janvier 1970.


Ce qui ressort de ces trois disques est la personnalité pianistique tout à fait singulière de Gilels: un compromis entre une virtuosité à toute épreuve, une palette sonore inouïe et une force colossale jamais outrée produisant une sonorité pleine qui fait merveille dans les œuvres concertantes, particulièrement ici dans le Second Concerto de Brahms qui contient, plus que dans ses enregistrements avec Chicago et Szell (1958) puis Berlin et Jochum (1972), des moments miraculeux de dialogue avec un orchestre plutôt bien enregistré pour l’époque. Le Troisième Concerto de Beethoven est plus convenu mais les phrasés sont d’une grande intelligence musicale.


Le disque consacré à Aliabiev montre un Gilels chambriste impeccable, discipliné et tirant le meilleur d’une musique qui pour être plaisante n’est pas ineffable. Les deux œuvres de Mozart ne sont pas non plus ce qu’il a composé de plus suprême. Mais quelle leçon pour les pianistes que la pertinence des tempi et pâte sonore qu’il confère à ces Variations Gluck! Le Cinquième Concerto brandebourgeois de Bach pourra paraître exotique aux puristes mais il date de 1948 et nous plaçons encore plus haut celui enregistré au piano aussi par Rudolf Serkin avec l’Orchestre de chambre Busch. Mais qui douterait encore de la virtuosité de Gilels devra écouter comment il joue avec la souplesse d’un félin les interminables traits de la cadence du premier mouvement et comme il sait effacer son piano dans les ensembles.


Olivier Brunel

 

 

 

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