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06/04/2017
Gustav Mahler : Symphonie n° 3 en ré mineur [1]
Johannes Brahms : Concerto pour piano n° 1 en ré mineur, opus 15 [2]

Helen Watts (contralto), Dennis Egan (cor de postillon), Claudio Arrau (piano), Highgate School Choir, Orpington Junior Singers, London Symphony Orchestra and Chorus [1], Orchestre national de la Radiodiffusion-Télévision française [2], Jascha Horenstein (direction)
Enregistré en public à Londres (16 novembre 1961 [1]) et à Montreux (17 septembre 1964 [2]) – 140’53
Album de deux disques Archipel ARPCD 0557





Le chef américain d’origine ukrainienne Jascha Horenstein (1898-1973) fut un grand interprète de Mahler, compositeur qui figurait d’ailleurs au menu des deux premiers concerts qu’il a dirigés au Musikverein de Vienne en novembre 1922, à la tête des Wiener Symphoniker: la seconde partie de chacun de ces concerts était ainsi consacrée à la Première Symphonie «Titan».


Depuis 1970, date de sa parution chez l’éditeur Unicorn, la Troisième Symphonie dirigée par Horenstein, gravure qui reçut à cette occasion le «Grand prix du disque», fait partie des références absolues de l’œuvre. Il faut dire que, même si l’on a connu mieux enregistré par la suite, cette version à la tête de l’Orchestre symphonique de Londres (avec Norma Procter en contralto) est prenante d’un bout à l’autre, tout particulièrement dans le dernier mouvement. La présente version, captée en concert le 16 novembre 1961, n’occulte certes pas la précédente mais s’avère tout de même des plus intéressantes. Le premier mouvement est un peu aléatoire (plusieurs brusqueries dans la direction, notamment à 22’50, un tempo soumis à de fortes variations, un très bon violon solo mais des attaques de vents perfectibles...) mais s’écoute avec plaisir: il semble que cela ait été également le cas le jour du concert compte tenu de l’ovation du public à la fin de celui-ci! La suite de la symphonie est meilleure, notamment les deuxième et troisième mouvements: si l’on peut encore regretter quelques raideurs, des transitions pas toujours bien appréhendées ou des solistes instrumentaux inégaux, on est en revanche assez convaincu par la vivacité voire la juvénilité interprétative (dans le Tempo di Minuetto. Sehr mässßig à 4’48!), ainsi que par le sens du rythme qu’insuffle Horenstein et le soin qu’il apporte aux détails de la partition. Helen Watts chante avec beaucoup de probité son solo dans le quatrième mouvement, ainsi que dans le cinquième où, rejointe par les chœurs de femmes et d’enfants, sa voix convient parfaitement à l’atmosphère enthousiaste requise. Horenstein conclut avec un très bel Adagio mais qui convainc peut-être moins que les précédents mouvements en raison d’un sens de la progression parfois mis à mal par quelques changements de tempo trop intempestifs.


En complément, une rareté que ce Premier Concerto de Brahms enregistré à la tête de ce qui allait devenir l’Orchestre national de France avec le pianiste chilien Claudio Arrau en 1964 et non en 1962 comme indiqué sur la notice: sur ce point, plusieurs sites consacrés aux discographies tant du chef (voir ici) que du pianiste (voir ici) sont unanimes sur l’année! Qu’on n’attende pas de ce témoignage une interprétation bouleversante qui viendrait rétrograder les magnifiques gravures réalisées par Arrau avec Haitink et le Concertgebouw d’Amsterdam (Philips) et surtout avec Giulini et le Philharmonia (EMI). Captée là aussi en public, cette version du Premier Concerto de Brahms frappe par son élan et, dans le deuxième mouvement, par sa poésie très solaire. Même si le Rondo. Allegro ma non troppo est assez jouissif (en dépit d’une mise en place un rien hasardeuse sur la fin), cette gravure ne ravira vraiment que les admirateurs d’Arrau ou de Horenstein.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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