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05/12/2017
Joseph Haydn : The Seasons, Hob.XXI:3 (édition McCreesh)
Carolyn Sampson (Hanne), Jeremy Ovenden (Lukas), Andrew Foster-Williams (Simon), National Forum of Music Choir, Gabrieli Consort and Players, Wrocławska Orkiestra Barokowa, Paul McCreesh (direction)
Enregistré à Wroclaw (20-23 juin 2016) – 133’08
Album de deux disques Signum Classics SIG CD 480 – Notice en anglais et textes en anglais et en polonais
L’intérêt de cette nouvelle version du grand oratorio de Haydn Les Saisons est avant tout musicologique.
D’une part, fondée sur une nouvelle édition établie par Paul McCreesh lui-même, elle est chantée en anglais et non allemand comme on a l’habitude de l’entendre. Il faut dire que l’édition de l’ouvrage n’a cessé de poser des difficultés dans la mesure où la première édition établie par la célèbre maison Breitkopf & Härtel n’est pas exacte, plusieurs chefs (Sir John Eliot Gardiner par exemple) ayant dû recourir à d’autres éléments pour essayer d’établir une édition la plus complète et cohérente possible. D’autre part, et conformément au souhait de Haydn lui-même, les effectifs requis sont plus nombreux que ce que nous offrent en général les interprétations «authentiques» sur instruments d’époque: soixante cordes, huit cors et soixante-dix chanteurs, notamment, participent à cette interprétation. N’oublions pas en effet que la création (sans jeu de mots...) des Saisons (avril 1801) a été suivie en décembre de la même année par une exécution sous la direction de Haydn en personne, qui était alors à la tête de plus de deux cents musiciens aux dires de Georg August Griesinger (son premier biographe avec Albert Christoph Dies), H. C. Robbins Landon faisant également référence au fait que Haydn a dû pour l’occasion avoir recours à un très grand orchestre ( «his enormous orchestra» écrit-il dans sa biographie The Great Composers - Haydn, Faber & Faber, 1972, page 98).
Le résultat est excellent. Paul McCreesh développe l’œuvre dans un style résolument théâtral qui, en dépit parfois de quelques excès (le récitatif de Simon au début du Printemps), fonctionne merveilleusement. Il faut dire que le chœur est impeccable comme en témoignent dans l’Automne les célèbres chœurs des paysans et des chasseurs d’une part, des vignerons d’autre part, sans compter par exemple le très beau chœur conclusif de l’Eté, où les contrastes et les couleurs (excellents bois!) sont idéaux. Et ce ne sont pas quelques broutilles – un manque de générosité dans le premier chœur du Printemps («Come, gentle spring») – qui feront pencher la balance de l’autre côté. Peu de réserves également à l’endroit de l’orchestre qui, entre bois et cors (l’accompagnement du chœur des paysans et des chasseurs est superbe!), se glisse avec adresse dans chacun des climats souhaités par le compositeur et le librettiste, lugubre et suscitant presque la crainte au début de l’Hiver, vif et léger dans l’accompagnement du duo «Ye gay and painted fair» entre Hanne et Lukas (l’Automne).
Les trois solistes sont également au sommet de leur forme, en particulier Andrew Foster-Williams dans le rôle du sage Simon, Carolyn Sampson étant très convaincante dans celui de la fraîche et ingénue Hanne. Une excellente version sur instruments anciens qui, dans cette édition, se place non loin des références en allemand signées Gardiner, Harnoncourt ou Herreweghe.
Le site de Carolyn Sampson
Le site de Jeremy Ovenden
Le site d’Andrew Foster-Williams
Le site du Forum national de musique Choir et de l’Orchestre baroque de Wroclaw
Le site des Gabrieli Consort and Players
Sébastien Gauthier
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