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04/15/2017
Manuel de Falla : Fanfare pour une fête – El amor brujo – El sombrero de tres picos: deux suites d’orchestre
Esperánza Fernández (cantaora), Orchestre national d’Ile-de-France, Enrique Mazzola (direction)
Enregistré à la Maison de l’Orchestre national d’Ile-de-France, Alfortville (2015) – 52’33
NoMadMusic NMM 041 – Livret (en français et en anglais) de Corinne Schneider et Enrique Mazzola (textes inclus)





L’Orchestre national d’Ile-de-France semble actuellement en plein essor, certainement grâce en partie à son statut d’orchestre associé à la Philharmonie de Paris mais aussi et sans aucun doute grâce à la direction enthousiaste et engagée de son chef principal et directeur musical, Enrique Mazzola, qui conçoit de riches programmes de concert et qui élabore des thèmes savoureux destinés à l’enregistrement. Après un premier disque dédié à l’Italie belcantiste au travers d’ouvertures connues et moins connues d’opéras romantiques, le chef italien se tourne vers son pays natal pour célébrer la musique de Manuel de Falla (1876-1946), un des plus grands compositeurs espagnols de tous les temps. La brève Fanfare pour une fête, créée en 1921 pour la revue britannique Fanfare, ouvre le programme avec éclat, évoquant certaines pages des ballets à suivre et jusqu’au langage dru de l’opéra Les Tréteaux de Maître Pierre plus tardif.


Mazzola jette ensuite son dévolu sur la magnifique version parachevée de L’Amour sorcier, c’est à dire sur la seconde version de 1925, qui fait appel à l’orchestre agrandi de la première tout en réintégrant la voix de la «gitanerie» originale de 1915. Esperánza Fernandez était la cantaora choisie par Edmon Colomer en 1996 (Auvidis) et elle revient vingt ans plus tard avec toute sa science et son savoir-faire, sa voix plus rauque un déchirant atout bien plus qu’un inconvénient. Son authenticité vitale se compare sans pâlir à celle d’Antonia Contreras, cantaora de la saisissante version de Jean-François Heisser à la tête de l’Orchestre Poitou-Charentes en 2006 (Mirare), et lui donne l’avantage sur Nancy Fartola-Herrera, qui prête sa voix de mezzo-soprano – trop lisse malgré un large vibrato qui «ajoute» aux ornements de la ligne vocale – à la version pourtant grandiose d’Enrique Bátiz (IMP Classics).


Enrique Mazzola mène son orchestre avec une conviction fiévreuse qui sied bien à l’œuvre. Si on peut trouver sa battue par moments trop lourde lors de la «Danse rituelle du feu» toujours trop attendue, il dégage avec une adresse concentrée tout l’éclat cuivré du motif d’introduction par deux fois repris, et il livre sans faille toute la tension mystérieuse de «Scène», la trépidation de la «Danse de la frayeur» ou encore la douce beauté langoureuse du «Cercle magique». Une pareille vitalité efficace pare les deux Suites d’orchestre (1919-1921) tirées du ballet Le Tricorne (1917-1919), conçu pour Diaghilev à partir d’un mimodrame avec voix créé en 1917. Falla en retint deux fois trois numéros brillants, colorés et pénétrés de fragrances andalouses. Extraverties en apparence les deux Suites relèvent d’un grand raffinement rythmique, harmonique et orchestral.


La puissance des trois œuvres donne de nombreuses occasions d’apprécier l’adresse engagée et les brûlantes et brillantes couleurs des différents solistes et groupes instrumentaux d’un orchestre en forme jusqu’au feu d’artifice final. La surprise vient ensuite: des bribes de répétition s’enchaînent aux dernières notes de la «Danse finale», sans doute pas par accident mais plus sûrement en témoignage de la belle complicité qui existe entre le chef et son orchestre et qui ne peut qu’embellir leurs prestations.


Le site d’Esperánza Fernandez
Le site d’Enrique Mazzola
Le site de l’Orchestre national d’Ile-de-France


Christine Labroche

 

 

 

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