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04/02/2017
Gabriel Fauré : Requiem, opus 48 [1]
Charles Gounod : Ave verum [2] – Les Sept Paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la Croix [2]

Andrew Foster-Williams (baryton), Vlaams Radio Koor, Brussels Philharmonic Soloists, Hervé Niquet (direction)
Enregistré à Flagey, Bruxelles [1], et au Holland College, Louvain [2] (18-21 juin 2013) – 54’04
Evil Penguin Records Classic EPRC 0015 – Notice trilingue (anglais, français et flamand) de Stefan Grondelaers





«Mon Requiem a été composé pour rien... pour le plaisir si j’ose dire» confiait Gabriel Fauré (1845-1924): dire qu’il est aujourd’hui l’une de ses œuvres les plus célèbres! Pour autant, il demeure la source de multiples enregistrements tant son format peut varier selon l’édition prise en considération. Alors qu’on connaît surtout les moutures de 1893 (la version originelle de 1887-1888 enrichie du point de vue orchestral et choral, l’Offertoire n’ayant été composé qu’en 1887-1889, le Libera me n’ayant sans doute été intégré dans le Requiem qu’en 1891) dont Philippe Herreweghe a donné la version de référence (Harmonia Mundi) et la grande version orchestrale de 1894-1900 (voir par exemple ici), Hervé Niquet a choisi l’édition de mai 1888, dans laquelle interviennent les cuivres (cors et trompettes par deux) aux côtés de la formation chambriste ayant créé la pièce le 16 janvier de la même année, en l’église de la Madeleine.


Bref, attachons-nous directement à cet enregistrement qui ne convainc qu’à moitié en raison des partis pris d’Hervé Niquet, certes réfléchis mais contestables. Si l’Introitus - Kyrie est bien fait, l’Offertorium est en revanche abordé avec une trop grande célérité, la voix d’Andrew Foster-Williams souffrant au surplus d’un vibrato beaucoup trop présent, ce défaut se retrouvant d’ailleurs dans le Libera me. Quant au Pie Jesu, le fait qu’il soit chanté par le chœur féminin et non par une soliste lui fait perdre à notre sens une grande part de son épure et de son émotion: peut-être est-ce la conséquence d’une habitude d’écoute mais toujours est-il que ce passage n’emporte pas là non plus notre conviction. De même, pourquoi aborder l’In Paradisum aussi rapidement, sans laisser la musique s’épanouir tranquillement? Si certaines brusqueries (habituelles chez Niquet) sont donc énervantes, l’ensemble s’écoute néanmoins avec plaisir, servi par des instrumentistes de très bonne tenue et surtout un excellent chœur.


C’est un avantage non négligeable car le complément de ce disque est dédié à plusieurs œuvres de Charles Gounod (1818-1893) qui, toutes chantées a cappella, en font à notre sens tout l’intérêt. Le Chœur de la Radio flamande est parfait dans le très bel Ave verum (1853): enfin (que ne l’eût-il fait dans le Requiem?), Hervé Niquet prend le temps de la respiration et livre en un peu plus de trois minutes une version très prenante de cette œuvre méconnue (écoutez la façon dont est répétée, sur la fin, le mot Amen). Dans Les Sept Paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la Croix (1858-1866), pièce d’une vingtaine de minutes cette fois-ci, les voix sont plus diversifiées, le climat général n’étant pas fatalement dévolu à la désolation et à la seule tristesse, certains passages étant au contraire teintés de couleur chaudes et, même, optimistes pourrait-on dire. Le chœur est excellent tout du long – mention spéciale au pupitre de basses dans le très beau Praeter euntes. Un disque à recommander avant tout aux amateurs de Gounod!


Le site d’Andrew Foster-Williams
Le site du Chœur de la Radio flamande
Le site du Brussels Philharmonic


Sébastien Gauthier

 

 

 

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