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02/14/2017
Tomaso Albinoni : Adagio en sol mineur pour orgue et cordes – Concerto pour hautbois, cordes et basse continue en sol mineur, opus 9 n° 8
Pietro Antonio Locatelli : Concertos en ré majeur, opus 3 n° 1, en mi mineur, opus 3 n° 8, et en sol majeur, opus 3 n° 9 (*)

Leo Driehuys (hautbois), Roberto Michelucci (violon), Maria Teresa Garatti (orgue), I Musici
Enregistré en 1960 (*) et 1963 – 69’22
IDIS 6721





Johann Sebastian Bach : Concertos brandebourgeois, BWV 1046 à BWV 1051
Wiener Kammerorchester, Josef Mertin (direction)
Enregistré au Casino Baumgarten (Linzerstrasse), Vienne (1950) – 108’08
Coffret de deux disques Supraphon Archiv SU 4213-2 – Notice (en anglais, allemand, français et tchèque) de Martin Jemelka





Alors que le disque connaît de profondes mutations depuis quelques années (multiplication des enregistrements numériques, création par les grands orchestres de leur propre marque, développement de «petits» éditeurs à la pointe de l’innovation interprétative et musicologique...), les mélomanes n’en sont pas moins à la recherche des grands enregistrements passés (en concert ou en studio). Or, et c’est là que, parfois, le bât blesse, les styles interprétatifs ayant profondément changé (notamment pour le répertoire baroque), et ce qui était hier une référence absolue est aujourd’hui devenu sinon une référence inutile, du moins une version qui a beaucoup perdu de sa superbe.


En 1951, quelques jeunes musiciens italiens, pour la plupart sortis de l’Accademia di Santa Cecilia de Rome, choisissent de se réunir dans un ensemble nommé I Musici afin de se lancer dans l’interprétation du répertoire baroque sans chef même si, comme on le sait, Claudio Scimone ou Vittorio Negri ont fréquemment été appelés à les diriger. Même s’ils avaient déjà enregistré quelques disques à cette époque (notamment Les Quatre Saisons en 1958), la réédition de l’Adagio et d’un concerto d’Albinoni (issus d’un disque où, parmi les solistes, officiaient notamment Roberto Michelucci au violon et Evert Van Tright au hautbois) ainsi que de trois concertos de Locatelli témoigne de leurs premiers pas devant les micros. Si l’Adagio s’avère assez ronflant (avec force vibrato, un orchestre assez large, une vision «romantique» affirmée), les autres œuvres ne manquent pas d’intérêt. Le moins convaincant est peut-être le Concerto pour hautbois d’Albinoni, bien interprété, mais assez raide et compassé. Les trois concertos de Locatelli en revanche distillent un charme évident, quelque peu suranné certes mais de belle facture; l’Opus 3 n° 8 est moins inspiré que les deux autres, dominés par le très bon Opus 3 n° 1 (excellent Allegro conclusif à la finesse admirable), mais l’ensemble s’avère très agréable à écouter et, en dépit de quelques lourdeurs, n’a pas perdu de sa pertinence dans le paysage discographique actuel. Pour conclure – mais c’est une habitude avec cet éditeur – regrettons l’absence de tout travail éditorial qui rend ces disques moins intéressants qu’on pourrait le penser.


Si le disque de l’ensemble I Musici s’écoute encore, tel n’est malheureusement pas le cas de celui consacré aux Concertos Brandebourgeois par l’Orchestre de chambre de Vienne, placé sous la direction de Josef Mertin (1904-1998). On a déjà raconté dans ces colonnes comment le jeune Nikolaus Harnoncourt (1929-2016), violoncelliste et gambiste de son état, avait été convié à rejoindre le Chamber Orchestra of the Vienna Konzerthaus Society (ou Wiener Kammerorchester) pour participer à l’enregistrement des Brandebourgeois sur instruments d’époque, première gravure du genre; notons ici dès à présent l’excellente notice d’accompagnement rédigée par Martin Jemelka, qui fourmille de détails extrêmement intéressants. Or, quelque légendaire qu’ait pu être cette version, son écoute est aujourd’hui assez rédhibitoire. Le Premier Concerto est peut-être le pire: un troisième mouvement catastrophique (ennuyeux, poussif, sans élan, assez piètre tant du point de vue de la justesse que de la technique), un quatrième mouvement à la limite du supportable (le basson!), orné de trilles et d’appogiatures dépourvus de toute beauté et de tout naturel. Passons rapidement sur un Deuxième Concerto d’une affligeante banalité et dont la pulsation n’est jamais vraiment tenue, un Troisième dont la principale caractéristique est la raideur du trait (le troisième mouvement) et un Quatrième qui est faux et sans âme... Finissons ce constat sur le Cinquième, qui fait davantage penser à un déchiffrage qu’à autre chose, marqué notamment par un clavecin besogneux et mécanique. C’est la raison pour laquelle la cotation qu’on attribuera à ce disque doit être entendue comme une moyenne entre un intérêt musicologique évident et une interprétation qu’on oubliera bien vite.


Le site de l’ensemble I Musici


Sébastien Gauthier

 

 

 

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