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11/10/2016
Louis-Ferdinand Hérold: Le Pré aux clercs
Marie-Eve Munger (Isabelle de Montal), Marie Lenormand (Marguerite de Valois), Jeanne Crousaud (Nicette), Michael Spyres (Mergy), Eric Huchet (Cantarelli), Christian Helmer (Girot), Emiliano González Toro (Comminge), Leandro César (Le brigadier), Manuel Rebelo (Un exempt du guet), Tiago Batista, Nuno Fonseca (Les archers), Coro e Orquestra Gulbenkian, Paul McCreesh (direction)
Enregistré à la Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne (avril 2015) – 121’56
Livre-disque Ediciones Singulares ES 1025 (distribué par Outhere)


 Sélectionné par la rédaction





Le Palazzetto Bru Zane publie le treizième volume de sa collection consacrée à l’opéra français. Les férus de ce répertoire estiment peut-être que le rythme de publication est insuffisant, compte tenu du nombre d’ouvrages qui mériteraient de rejoindre cette série. Il faut toutefois rappeler l’excellence de cette entreprise éditoriale qui maintient une qualité constante et élevée, volume après volume, grâce aux impeccables textes de présentation, au grand savoir-faire des chefs et à tous ces formidables chanteurs qui hissent haut la bannière du chant français.


Contrairement à la plupart des opéras parus jusqu’ici, Le Pré aux clercs (1832) de Louis-Ferdinand Hérold (1791-1832) n’est pas vraiment une rareté. Cet ouvrage ravissant et habile compte parmi les tubes de l’Opéra-Comique, où il aurait été représenté environ 1600 fois. Il bénéficia d’une grande popularité pendant plus de cent ans après sa création mais il fut mis de côté peu après la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à une belle production en 2015, salle Favart. Ce livre-disque contient l’enregistrement effectué dans la foulée des représentations, à la Fondation Calouste Gulbenkian et avec une distribution à peu près identique. La notice ne précise pas clairement s’il s’agit d’un concert ou pas, mais le résultat sent le studio aseptisé: ce que l’auditeur perd en théâtre et en souffle, il le gagne toutefois en finesse et en précision. L’exécution paraît ainsi minutieusement contrôlée, mais les chanteurs disent les dialogues avec verve, en leur conférant un certain cachet.


Parmi les personnages principaux, seule Jeanne Crousaud ne participa pas au spectacle: la soprano, qui prête à Nicette son timbre piquant et goûteux, vocalise avec aisance. Pour ses partenaires, l’écoute confirme les qualités relevées dans nos colonnes. Chacun adopte le style adéquat, soigne la ligne et articule avec netteté, même l’excellent Michael Spyres, qui ne parvient pas tout à fait à dissimuler son accent dans le rôle de Mergy – les choristes, en revanche, laissent à désirer sur ce point. Un esprit de troupe se manifeste, en particulier dans les ensembles, ajustés avec netteté, ce qui empêche un chanteur de trop se démarquer et de ravir la vedette aux autres. L’Isabelle de Marie-Eve Munger, dont la voix accuse parfois de la dureté, la Marguerite irréprochable de Marie Lenormand et le Cantarelli parfaitement caractérisé d’Eric Huchet méritent d’être signalés. Emiliano González Toro a trop peu à accomplir en Comminge pour s’illustrer, tandis que la voix de baryton de Christian Helmer, qui chante avec allure, paraît un peu court de graves. Autre motif de satisfaction, et non des moindres: la direction à la pointe sèche de Paul McCreesh, à la tête d’un orchestre vif, léger et précis. «Ah! Quel plaisir!».


Sébastien Foucart

 

 

 

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