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10/15/2016
«Complete Violin Concertos Vol. 6»
Georg Philipp Telemann : Concerto pour deux violons, alto et basse continue en si bémol majeur, TWV 40:200 – Concertos pour violon, cordes et basse continue en la mineur, TWV 51:a1, en fa majeur, TWV 55:F13, et en si mineur, TWV 55:h4

The Wallfisch Band, Elizabeth Wallfisch (violon solo et direction)
Enregistré en l’église de La Baleine (avril 2011) – 62’18
CPO 777 701-2 – Notice (en allemand et en anglais) de Wolfgang Hirschmann


 Sélectionné par la rédaction





«Complete Suites and Concertos for Recorder»
Georg Philipp Telemann : Suite pour flûte pastorale, cordes et basse continue en mi bémol majeur, TWV 55:Es2 – Suite pour flûte alto, cordes et basse continue en la mineur, TWV 55:a2 – Concertos pour flûte alto, cordes et basse continue en fa majeur, TWV 51:F1, et en ut majeur, TWV 51:C1

Ensemble Cordevento, Erik Bosgraaf (flûte et direction)
Enregistré en la Kruiskerk de Burgum (août 2015) – 75’46
Brilliant Classics 95248 – Notice (en anglais et en allemand) de David Lasocki






Georg Philipp Telemann : Douze Fantaisies pour violon seul, TWV 40:14 à TWV 40:25
Fabio Biondi (violon)
Enregistré en l’église Sant’Eufemia de Nigoline di Corte Franca (18-20 juin 2015) – 62’30
Glossa GCD 923406 – Notice (en anglais, français et allemand) de Peter Wollny


 Sélectionné par la rédaction





On connaît depuis longtemps le goût que cultivait Georg Philipp Telemann (1681-1767) pour tous les instruments de son temps, qui lui ont ainsi permis de livrer quantité de concertos dont on redécouvre petit à petit les merveilles et dont a peine à croire qu’elles ne lui soient «jamais venues du cœur» comme il eut lui-même l’occasion de l’écrire... Voici trois nouveaux disques qui permettent à l’auditeur d’apprécier la virtuosité de Telemann au travers d’œuvres relativement confidentielles.


Continuant à enregistrer les vingt-cinq concertos pour violon répertoriés à ce jour (certains volumes ayant été donnés avec l’Orfeo Barockorchester), Elizabeth Wallfisch livre là un très beau volume qui, pour deux des quatre œuvres présentées, fait entendre plus des suites que des concertos au sens entendu du mot, celles-ci ne comportant pas moins de sept mouvements et dépassant chacune les vingt minutes. Passons rapidement sur les deux concertos qui, en dépit de leurs grandes qualités (la lente introduction du premier mouvement, les accents vivaldiens mais plus âpres que chez le Vénitien dans l’Allegro et les accents rustiques du troisième mouvement dans le Concerto en si bémol majeur, la frénésie du Presto concluant le Concerto en la mineur), ne recèlent pas d’originalité fondamentale et arrêtons-nous plutôt sur les deux autres concertos qui sont donc de véritables suites où se succèdent les mouvements de danse. Elizabeth Wallfisch et les douze musiciens de son ensemble sont véritablement éblouissants. Le jeu des rythmes (le «Passepied» du Concerto en fa majeur ou l’Ouverture du Concerto en si mineur, qui n’est pas sans évoquer quelque concerto grosso de l’Opus 6 de l’ami Händel...), les changements de climats (la plus que bien nommée «Réjouissance» du Concerto en si mineur ou le caractère altier parfaitement rendu de «La Bravoure» dans le même concerto) ou, tout simplement, le jeu des musiciens (l’air de «ne pas y toucher» dans la «Gavotte» du Concerto en si mineur ou le dernier mouvement, épatant, du même) font sans aucun doute de ce disque une réussite totale.


De son côté, le flûtiste Erik Bosgraaf réalise, tant en qualité de soliste que de chef, un excellent disque également (néanmoins mal nommé puisque loin de réunir l’intégralité des concertos pour flûte à bec...), caractéristique de la virtuosité des instruments concertants sous la plume de Telemann. Dès l’Ouverture de la Suite en mi bémol majeur, la flûte virevolte, faisant montre d’une virtuosité incroyable que l’on retrouve à plusieurs reprises, notamment dans la bien nommée «Réjouissance» (cinquième mouvement de la Suite en la mineur) ou dans un Concerto en fa majeur de toute beauté (quelle frénésie chez les cordes également dans l’Allegro!). Mais, au-delà de la façade technique devant laquelle on baisse rapidement les bras, Bosgraaf parvient surtout à insister sur l’extrême variété de ces pièces, faisant se succéder aux volutes mélodiques des moments plus apaisés où l’auditeur peut reprendre son souffle et se laisser doucement bercer, la succession de rythmes et d’interventions faisant de ces divers morceaux des petits florilèges dont l’unité stylistique se trouve ainsi considérablement enrichie à l’image de l’Ouverture de la Suite en la mineur. La fraîcheur de l’Andante ou le Tempo di Menuet (quel art du détaché!) du Concerto en ut majeur, joués sans fioriture ni vitesse excessive, concluent de la plus belle manière un excellent disque que l’on recommande chaudement.


Les années 1730 voient paraître successivement les Douze Fantaisies pour flûte seule (1732-1733), les Douze Fantaisies pour basse de viole qui, en cette année 1735, suivent de peu la publication des Douze Fantaisies pour violon seul. Faut-il voir dans ce type d’œuvres une sorte de refuge intime à une époque où la vie de Telemann n’était pas au beau fixe (sa femme le trompait avec un officier suédois depuis de nombreuses années et, face à ses inclinations dépensières, le couple était fort endetté)? Toujours est-il que l’on ressent un vrai havre de paix mais aussi de détachement à l’égard des contingences matérielles en écoutant ces Fantaisies jouées ici par un Fabio Biondi des plus inspirés. Rappelant bien évidemment les Sonates et Partitas de Bach en plus d’une occasion (la Troisième Fantaisie dans son ensemble ou le Dolce de la Septième), elles dénotent également l’influence du goût italien (le Presto de la Septième) qui inondait l’Europe. Les traits de Telemann traduisent une vraie originalité que l’on ressent souvent en écoutant les étonnantes sonorités du début du Largo de la Deuxième (jouant sur le temps de la résonnance et sur la respiration), le jeu mélodique de l’Allegro – Presto de la Cinquième ou la délicatesse de la fin de la Dixième. Très bien enregistré (remarquons la légère réverbération qui donne de la chair au violon), Fabio Biondi joue ces Fantaisies avec un engagement sans faille, parfois un peu trop millimétré peut-être mais qui convainc de bout en bout: un superbe disque.


Le site d’Elizabeth Wallfisch
Le site d’Erik Bosgraaf
Le site de l’Europa Galante et de Fabio Biondi


Sébastien Gauthier

 

 

 

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