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10/15/2016
Johann Sebastian Bach : Concertos brandebourgeois, BWV 1046 à BWV 1051
Concerto Köln
Enregistré dans la salle de musique de chambre de la Deutschlandfunk, Cologne (20-23 juin 2013 [BWV 1046 à 1048], 26-27 avril [BWV 1049 et 1050] et 14-15 juin 2014 [BWV 1051] – 88’
Album de deux disques Berlin Classics 0300593 BC – Notice (en allemand et en anglais) de Sylvia Systermans





Neumeyer Consort, Felix Koch (direction)
Enregistré dans la Salle rouge du Conservatoire de Mayence (septembre-octobre 2013) – 92’06
Album de deux disques Christophorus CHR 77400





Au sein d’une discographie pléthorique, voici deux nouveaux venus dans la longue liste des interprètes des Concertos brandebourgeois, composés par Johann Sebastian Bach (1685-1750) alors qu’il était en poste à Köthen (1717-1723). Dédiés au margrave de Brandebourg en mars 1721, illustrant comme l’écrit Bach lui-même dans l’autographe les «petits talents que le Ciel [lui] a donnés pour la Musique», ces concertos célébrissimes trouvent ici, chez ces deux ensembles baroques, des interprètes fort impliqués mais dont la réussite n’est pas vraiment au rendez-vous.


Commençons par le plus connu, le Concerto Köln, qui n’a plus rien à prouver et qui, après avoir exhumé maintes partitions dans les années 1990 notamment, se plaît depuis quelques années à revisiter les grands classiques que sont par exemple la Water Music de Händel ou les Suites pour orchestre de Bach. Disons le tout de suite: cette version déçoit. Non pas tant en raison de la qualité intrinsèque de cet enregistrement, plus qu’honorable, mais surtout en raison de l’imagination dont le Concerto Köln sait habituellement faire preuve et qui, en l’espèce, est totalement absente. Les instrumentistes sont convaincants, à commencer par les cors dans le Premier Concerto (plus spécialement dans le premier mouvement), les violons dans le Troisième (enthousiasmants solistes dans le premier Allegro, bien qu’un peu trop pressé!) ou les deux flûtes à bec dans le Quatrième. On regrettera au passage que la trompette soit si imparfaite dans le Deuxième Concerto, notamment avec une belle anicroche au sein du premier mouvement (à 2’33) qui aurait justifié une nouvelle prise, l’enregistrement ayant été effectué en studio. Ce qui est regrettable, de manière assez générale, c’est le côté affecté de certains traits interprétatifs, notamment un violon solo très artificiel dans le Quatrième Concerto. De même, le clavecin est techniquement exempt de tout reproche dans l’Allegro introductif du Cinquième Concerto mais sa redoutable cadence conserve un aspect très artificiel, avec des changements de tempo assez malvenus à nos yeux et un jeu qui ne s’intègre pas vraiment dans l’ensemble orchestral. Si l’on ajoute à cela quelques fins un peu appuyées ou abruptes (quelques passages du second Allegro au sein du Premier Concerto), on est en droit de se dire déçu à l’issue d’une écoute néanmoins globalement intéressante.


Ensemble baroque moins connu, le Neumeyer Consort livre une version honorable des Brandebourgeois mais avouons qu’il n’en reste pas grand-chose une fois les deux disques écoutés. En premier lieu, les instrumentistes n’ont pas les qualités de leurs amis colonais: en plus d’une occasion, les cordes sont fausses (dans le troisième mouvement du Premier Concerto ou au fil du Cinquième, notamment dans le premier Allegro), la trompette (dans le Deuxième et tout spécialement dans l’Allegro assai le concluant) n’ayant au surplus pas la technique nécessaire pour assurer proprement sa partie. En second lieu, le jeu d’ensemble ne se distingue guère par son inventivité, ni même par son enthousiasme: tout cela est un peu plat. Si le Deuxième Concerto pèche surtout par un côté un peu mécanique, le Quatrième frappe par sa neutralité en dépit d’excellents flûtistes: c’est dommage. En fin de compte, à l’image du Troisième Concerto pourtant bien emmené, on en ressort satisfait pour avoir écouté certes de la belle musique mais cette gravure nous semble des plus inutiles face aux Jordi Savall, Café Zimmermann, Reinhard Goebel ou Trevor Pinnock vers lesquels on s’en retourne bien vite...


Le site du Concerto Köln
Le site du Neumeyer Consort


Sébastien Gauthier

 

 

 

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