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10/11/2016 Antonín Dvorák : Symphonie n° 6 en ré majeur, opus 60, B. 112 – Danses slaves, opus 72, B. 147: 3. Allegro – Danses slaves, opus 46, B. 83: 8. Presto Houston Symphony, Andrés Orozco-Estrada
Enregistré en public au Jesse H. Jones Hall for the Performing Arts, Houston (septembre 2015) – 51’36
SACD Pentatone PTC 5186 575 – Notice (en anglais et en allemand) de Steven Brown
Antonín Dvorák : Symphonie n° 7 en ré mineur, opus 70, B. 141 [1], et n° 8 en sol majeur, opus 88, B. 163 [2]
Houston Symphony, Andrés Orozco-Estrada
Enregistré en public au Jesse H. Jones Hall for the Performing Arts, Houston (avril 2014 [1], mars 2015 [2]) – 76’34
Notice bilingue (anglais et allemand) de Steven Brown
SACD Pentatone PTC 5186 578 – Notice (en anglais et en allemand) de Steven Brown
Le jeune chef colombien Andrés Orozco-Estrada (né en 1977) fait partie de cette génération montante qui occupe désormais les podiums des meilleures formations. Ayant par exemple déjà eu l’occasion de diriger l’Orchestre national de France ou le Philharmonique de Vienne (voir ici), y compris dans le cadre du très sélect festival de Salzbourg, il est chef du Symphonique de Houston depuis le mois de septembre 2014. Voici deux disques, réalisés en concert, qui témoignent de la réelle alchimie qui existe entre lui et son orchestre même si le résultat ne bouleverse guère une rude concurrence discographique.
Les quatre dernières symphonies d’Antonín Dvorák (1841-1904) sont de véritables joyaux qui permettent aux grandes formations orchestrales de briller: le fait est que l’écoute de la Sixième (1880) est fort agréable. Le premier mouvement (Allegro non tanto) offre un superbe climat, plus romantique que véritablement tchèque d’ailleurs, notamment à partir de 7’40. Même si quelques accents des cors peuvent paraître excessifs, la fin du mouvement nous emporte sans discussion. Après un bel Adagio, on attendait bien sûr le fameux Furiant, qui déçoit quelque peu en raison de sa raideur et de son caractère trop rapide qui n’expriment pas ces débordements jouissifs que l’on peut entendre chez Rafael Kubelík (Deutsche Grammophon) ou István Kertész (Decca). Soulignons néanmoins l’excellence de l’Orchestre symphonique de Houston, doté notamment de violons au lyrisme ravageur. Le complément que sont deux Danses slaves est plus anecdotique mais ne manque pas là non plus de réussite.
Les Septième (1885) et Huitième Symphonies (1889), encore plus connues que la précédente, bénéficient de la même réussite mais souffrent également de la même (relative) superficialité, Andrés Orozco-Estrada s’attachant à surtout faire ressortir la luxuriance de l’orchestration au détriment des détails et de la différence de climats parfois souhaitée. Joué par un large orchestre, le premier mouvement de la Septième s’inscrit dans un «postromantisme» affirmé qui séduit l’auditeur; regrettons néanmoins le manque de basses et l’accélération sur la fin du mouvement qui nuisent quelque peu à la force de l’interprétation. Servis par des vents (notamment des bois) et des cordes lumineux, les deuxième et troisième mouvements s’imposent même si, là encore, quelques accents ou coups de projecteur peuvent paraître excessifs mais, en fin de compte, quelle énergie! Sans dire qu’elle constitue le «maillon faible» de ce trio, force est de constater que la Huitième Symphonie nous apparaît comme la moins réussie des trois. Bénéficiant d’un Allegretto grazioso aérien, interprété dans une atmosphère de valse enjôleuse, cette version souffre surtout d’un dernier mouvement besogneux et interprété assez lentement, là où nous souhaiterions au contraire davantage d’élan et de spontanéité.
Même si l’on en restera donc aux grands classiques pour des interprétations plus virevoltantes, avouons que cela n’enlève rien aux présentes gravures qui restent d’un très bon niveau.
Le site d’Andrés Orozco-Estrada
Le site de l’Orchestre symphonique de Houston
Sébastien Gauthier
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