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08/12/2016
«Forgotten Ferras»
Jean-Philippe Rameau : Tambourin (arrangement Fritz Kreisler)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Quatuor à cordes n° 1, opus 11: 2. Andante cantabile (arrangementt Kreisler)
Enrique Granados : Danse espagnoles, opus 37: 5. «Andaluza» (arrangement Kreisler)
Felix Mendelssohn : Auf Flügeln des Gesanges, opus 34 n° 2 (arrangement Joseph Achron)
Claude Debussy : Petite Suite: 1. «En bateau» (arrangement Gaston Choisnel)
Frantisek Alois Drdla : Souvenir
Johann Sebastian Bach : Suite n° 3, BWV 1068 : 2. Air sur la corde de sol (arrangement August Wilhelmj)
Luigi Boccherini : Quintette à cordes en mi majeur, opus 11 n° 5, G. 275: 3. Minuetto
Maurice Ravel : Pièce en forme de habanera – Tzigane [1] – Pavane pour une infante défunte (arrangement Pavel Kochanski) [1]
Antonín Dvorák : Chanson que ma mère m’apprenait, opus 55 n° 4 (arrangement Kreisler)
Ludwig van Beethoven : Menuet en sol majeur, WoO 10, n° 2
Isaac Albéniz : Espana, opus 165: 2. Tango (arrangement Kreisler)
Franz Schubert : Schwanengesant, D. 957 : 4. «Ständchen»
Friz Kreisler : Schön Rosmarin – Praeludium et Allegro (sur un thème de Pugnani) [2]
Pablo de Sarasate : Danses espagnoles, opus 22: 1. Romanza andaluza [2]
Jules Massenet : Méditation de Thaïs (arrangement Martin-Pierre Marsick) [1]
Gabriel Fauré : Berceuse, opus 16 [1]

Christian Ferras (violon), Shuku Iwasaki (*), Pierre Barbizet [1], Ernest Lush [2] (piano)
Enregistré à Paris (26 et 27 novembre 1948 [2], 15 février 1951 [1] et en 1951 [Tzigane]) et au Japon (10 et 11 avril 1971) – 68’12
Deutsche Grammophon 4825037 (distribué par Universal) – Notice de Jean-Michel Molkhou et entretien avec Julien Szulman





Christian Ferras (1933-1982), dont Jean-Michel Molkhou écrivait qu’il fut sans conteste dans le monde du violon «l’un de ses archets les plus envoûtants et [...] l’un de ses talents les plus authentiques» (Le Monde de la musique, décembre 2001, p. 40), nous a quitté tragiquement voilà près de trente-quatre ans. De cet interprète hors pair restent quelques disques immenses à commencer, côté musique de chambre, par certaines gravures effectuées avec son alter ego le pianiste Pierre Barbizet (la sonate de Lekeu, celle de Franck gravée chez Deutsche Grammophon en octobre 1965 préférable à celle publiée chez EMI huit ans plus tôt, les deux sonates de Fauré) tandis que côté symphonique, les enregistrements avec Karajan et Berlin demeurent des sommets depuis plus de cinquante ans (les concertos de Sibelius et de Brahms en premier lieu).


Dans ce même article, Molkhou concluait en écrivant qu’il «ne serait pas étonnant que d’autres bandes de concert sortent un jour de l’ombre»: c’est ce que réalise en partie Deutsche Grammophon avec ce disque, dont l’initiative revient en grande partie au violoniste Julien Szulman, de l’association Les Amis de Christian Ferras, qui rassemble plusieurs petites pièces dont certaines avaient déjà connu les honneurs de la publication chez Decca (notamment Tzigane de Ravel, Praeludium et Allegro de Kreisler, ou la Romance andalouse de Sarasate). Précisons que la plupart, inédites, sont tirées du catalogue japonais de Deutsche Grammophon et connaissent donc là leur première publication en Europe.


Dans des styles très différents, Ferras nous livre ici sa dernière manière alors qu’il connaît déjà les graves problèmes qui finiront par l’emporter... Autant dire que ce disque ne lui rend pas justice et que, pour les amateurs comme pour les inconditionnels du violoniste, mieux vaut l’oublier. Car les problèmes de justesse sont nombreux (Granados et Bach en premier lieu mais aussi Tzigane, presque difficilement audible) et les fautes de goût inhabituellement nombreuses. Ici ou là, un glissando du plus mauvais effet (le Tango d’Albéniz), un tempo pas toujours bien tenu et des approximations témoignent d’une technique prise en défaut en plus d’une occasion. Mais surtout, l’archet ne décolle jamais vraiment (quelle platitude dans le Menuet de Beethoven) et, bien au contraire, semble parfois écraser les cordes (la Pavane pour une infante défunte, étonnamment peu habitée) à mille lieues de la finesse que l’on pouvait connaître chez le Christian Ferras de la grande époque (l’entrée du soliste dans le premier mouvement du concerto de Sibelius!).


Avouons tout de même que Ferras n’est guère aidé, l’accompagnement de la pianiste japonaise Shuku Iwasaki (qui accompagne la plupart des œuvres présentées ici) ne témoignant pas d’une grande imagination, les notes ayant tendance à s’aligner de façon extrêmement prosaïque. Quelle différence avec la pièce de Kreisler Praeludium et Allegro (sur un thème de Pugnani), jouée avec une aisance et une assurance déconcertantes par un prodige qui était alors âgé de seulement quinze ans, enregistrement réalisé l’année même où il remporta, ex aequo avec Michel Schwalbé, le premier prix du concours de Scheveningen!


Hasard de ce programme, la pièce peut-être la plus réussie que l’on peut entendre ici est une sérénade tirée du Chant du cygne de Schubert où la précision de l’archet et l’intensité du jeu réapparaissent quelque peu. Cela fait tout de même un peu court...


Le site de l’association Les Amis de Christian Ferras


Sébastien Gauthier

 

 

 

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