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04/13/2016
«Complete Works for Solo Piano»
Maurice Ravel : Jeux d’eau – Pavane pour une infante défunte – A la manière de... Chabrier – Miroirs – Menuet antique – Sérénade grotesque – A la manière de... Borodine – Valses nobles et sentimentales – Gaspard de la nuit – Menuet – Sonatine – Prélude – Le Tombeau de Couperin – Menuet sur le nom de Haydn – Kaddish (transcription Alexandre Siloti)
Alfredo Casella : A la manière de... Ravel

Bertrand Chamayou (piano)
Enregistré à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines, Toulouse (3-6, 13-14, 25-28 juillet et 10-11 octobre 2015) – 137’01
Double album Erato 0825646026814 – Notice de présentation en français, allemand et anglais






Fort d’une technique accomplie et d’une grande intelligence des partitions, Bertrand Chamayou (né en 1981) présente une anthologie assez complète – sans La Valse, malheureusement – de l’œuvre pour piano seul de Maurice Ravel (1875-1937), enrichie par une pièce d’Alfredo Casella (1883-1947) – A la manière de... Ravel (1914) – et par la mélodie hébraïque Kaddish (1915), transcrite par Alexandre Siloti (1863-1945).


Dans un style privilégiant la clarté sur le sfumato et la netteté sur la chaleur, il ne bouleverse pas avec la même évidence que chez Liszt (de magistrales Années de pèlerinage pour Naïve). Mais il convainc de l’étendue de ses talents comme de ses affinités ravéliennes. Lui qui déclare dans la notice qu’«au-delà de la rigueur ravélienne, dont on a souvent exagéré la sécheresse, il y a une liberté et un goût de l’alchimie sonore qui tend vers une certaine volupté».


On peut néanmoins regretter une appréhension parfois froide par son objectivité, à l’image de la Pavane pour une infante défunte (1899) – au sujet de laquelle l’interprète revendique certes d’avoir cherché à «éviter l’écueil du sentimentalisme». On peut aussi estimer un peu sérieux ce toucher à la pointe sèche – et volontiers motoriste, dans Jeux d’eau (1901). Mais l’on est frappé partout par la grande lisibilité de la construction, notamment dans Le Tombeau de Couperin (1917) et plus encore dans une Sonatine (1905) belle et limpide comme de l’eau de roche.


On retrouve dans les pièces de petit format cette même pointe sèche, qui atténue la rondeur du Menuet antique (1895) et apparaît un peu sage dans A la manière de... (1913) – et même trop disciplinée dans les Valses nobles et sentimentales (1911). Une conception qui grandit, en revanche, la Sérénade grotesque (1893), dont Chamayou fait une explosion de couleurs et de rythmes. Rien à redire non plus des charmants Prélude (1913) et Menuet (1904), ou encore de l’impeccable Menuet sur le nom de Haydn (1909).


Si Gaspard de la nuit (1908) est dominé de bout en bout – «Scarbo» frôle d’ailleurs l’électrocution –, il ne procure pas de choc particulier dans un contexte discographique surchargé. Sans même évoquer les ombres de Vlado Perlemuter, Samson François, Arturo Benedetti Michelangeli, Martha Argerich ou Ivo Pogorelich, on regrette de ne pas y trouver cette touche de folie qui a tant séduit chez Lucas Debargue.


Enfin, les cinq pièces de Miroirs (1905) s’appuient sur toucher scintillant, très analytique dans les dynamiques – évoquant presque par moments celui d’un Pierre-Laurent Aimard. Une approche qui met la «Barque sur l’océan» en apesanteur, passe les «Oiseaux tristes» au scanner de l’ivoire et joue à fond, dans l’«Alborada del gracioso», la carte du staccato... jusqu’à confondre guitare et castagnettes.


La vidéo promotionnelle de l’album


Gilles d’Heyres

 

 

 

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