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04/05/2016
Gustav Mahler : Lieder eines fahrenden Gesellen – Rückert-Lieder – Des Knaben Wunderhorn: «Der Schildwache Nachtlied», «Wer hat dies Liedlein erdacht», «Des Antonius von Padua Fischpredigt», «Lob des hohen Verstandes», «Revelge» & «Der Tambourgesell»
Peter Mattei (baryton), Norrköpings Symfoniorkester, Jochen Rieder (direction)
Enregistré au Dee Geerhallen, Norrköping (juin 2014) – 64’15
Ladybird/Naxos 79556834 – Notice de présentation en anglais





Gustav Mahler semble avoir trouvé son Frank Sinatra en la personne de Peter Mattei (né en 1965). Voici, en effet, un objet très atypique, qui voit un chanteur d’exception s’égarer dans un répertoire dont il ne maîtrise ni le style ni l’esprit.


Les extraits du Cor merveilleux de l’enfant déçoivent cruellement par l’absence de caractérisation du propos et une ligne de chant anonyme et même vulgaire («Wer hat dies Liedel erdacht»), distendue à l’excès de sorte à amoindrir l’impact du discours mahlérien. Prêtant une attention excessive au strict respect du rythme – jusqu’à en devenir scolaire (dans «Des Antonius von Padua Fischpredigt» notamment). Lisse à force de soutenir la grande variété des climats naturalistes de «Lob des hohen Verstandes». Presque belcantiste dans «Revelge» et «Der Tambourgesell», au lyrisme dominateur.


Les Chants d’un compagnon errant sont abordés dans la même veine et la même esthétique. Celles d’une mise en avant d’un timbre aux reflets mozartiens, d’une voix à la douceur nocturnale («Wenn mein Schatz Hochzeit macht»), au lyrisme naturaliste («Ging heut morgen übers Feld») et à la violence très maîtrisée («Ich hab ein glühend Messer»). Jusqu’aux limites du non-sens tant l’expressivité est neutre sinon fade («Die zwei blauen Augen»).


Quant aux Rückert-Lieder, ils irritent davantage encore – se perdant dans un style doucereux («Ich atmet’ einen linden Duft») ou mielleux («Blicke mir nicht in die Lieder»), noyant «Um Mitternacht» et «Ich bin der Welt abhanden gekommen» dans un déluge de décibels (...la faute notamment aux micros de Lars Nilsson, placés bien trop près du gosier du baryton suédois), confondant le nectar de Gustav Mahler avec le miel de Frank Sinatra.


Bref, un Mahler crooner – édité par Ladybird (ça ne s’invente pas!) –, s’appuyant sur une voix superbement fraîche, à la séduction donjuanesque mais assez constamment hors sujet, et que ne sauve pas – malgré le bel engagement des musiciens de Norrköping – un orchestre à l’avenant, très sucré et bien trop coloré par le chef allemand Jochen Rieder (né en 1970).


Le site de Jochen Rieder
Le site de l’Orchestre symphonique de Norrköping


Gilles d’Heyres

 

 

 

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