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02/21/2016
Hugo Distler : O Heiland, reiss die Himmel auf – Also hat Gott die Welt geliebet – Die Nacht wird lich (Die Sonne sinkt von hinnen) – Der Stern – Die Weihnachtsgeschichte, opus 10 – Heut ist uns ein Kindlein geborn – Lobt Gott, ihr Christen alle gleich – Singet frisch und wohlgemut, opus 12 n° 4
Thomas Volle (Evangelist), Athesinus Consort Berlin, Klaus-Martin Bresgott (direction)
Enregistré à la Christuskirche, Berlin (7-9 septembre 2014) – 75’54
Carus 83.472 – Livret (de Klaus-Martin Bresgott) et textes chantés (en anglais et en allemand)
 Sélectionné par la rédaction
Hugo Distler, né à Nuremberg en 1908 et formé à Leipzig, a été organiste et chef de chœur successivement à Lubeck, Stuttgart et Berlin. Il est essentiellement connu pour ses œuvres religieuses, pour orgue et surtout pour chœur où se sent l’influence de la musique germanique, notamment de Schütz et Bach. Son œuvre fut classée comme «art dégénéré» par le régime nazi. A la veille d’entrer dans l’armée allemande, il se suicide en novembre 1942 à Berlin.
Le cœur de cet enregistrement est L’Histoire de Noël, une œuvre achevée en 1933, très rarement enregistrée et de plus exclusivement par des ensembles allemands. C’est la version de 1937 qui a ici été utilisée. Fondée sur l’Evangile selon saint Luc, elle comprend dix-sept petites pièces variées et alternant à la façon de Bach, chorals, récitatifs et autres chœurs. Elle permet d’entendre, outre l’ensemble vocal Athesinus Consort Berlin, quelques interventions de solistes issus du chœur, à savoir Ulrike Barth (L’Ange), Laurence Servaes (Elisabeth), Katharina Padrok (Marie), Sebastian N Myrus (Siméon), Stefan Q Drexlmeier (Hérode) et surtout Thomas Volle, qui est un très convaincant Evangéliste. Musique sobre, mais un rien austère, assez passéiste, au point qu’elle pourrait passer pour de la musique composée avant le XXe siècle, elle utilise très souvent la quinte et la gamme pentatonique, si chère à tant de compositeurs.
Six autres pièces d’Hugo Distler figurent également dans ce disque, trois placées au début de cet enregistrement (« O Heiland, reiss die Himmel auf », « Also hat Gott die Welt geliebet », « Die Nacht wird licht ») et trois autres situées à la fin (« Heut ist uns ein Kindlein geborn », « Lobt Gott, ihr Christen alle gleich », « Singet frisch und wohlgemut »). Ces six pièces, plus allantes, sont probablement d’un abord plus aisé que l’Histoire de Noël. Une autre pièce « Der Stern », inachevée et sur un texte de Hugo Distler, comprenant une partie parlée dite par le chef de chœur, Klaus-Martin Bresgott, figure également dans cet enregistrement.
L’interprétation du «Athesinus Consort Berlin», un ensemble d’une quinzaine de chanteurs fondé en 1992 par Klaus-Martin Bresgott, qui en est toujours le directeur actuel, est superbe. La mise en place est parfaite d’intonation, de respiration, de nuances et permet de constamment goûter la polyphonie. Le registre extrême des soprani est assumé sans pénibilité pour l’auditeur et les basses prennent leur juste place jusque dans l’extrême grave de la tessiture. Peut-être manque-t-il tout de même à cette lecture, qui paraît par moment froide, un peu de lumière et plus d’engagement.
Ce disque, qui sera pour beaucoup une belle découverte, et donc à ce titre pourra être passionnant, est sans doute à réserver aux spécialistes, du fait d’une certaine austérité dans le programme comme dans la réalisation.
Le site de l’Athesinus Consort Berlin
Gilles Lesur
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