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02/15/2016
Gustav Mahler : Symphonie n° 6
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Daniel Harding (direction)
Enregistré en public à la Philharmonie im Gasteig, Munich (20-22 mars 2015) – 82’28
BR Klassik BR 900132 – Notice de présentation en allemand et anglais





New York Philharmonic, Dimitri Mitropoulos (direction)
Enregistré en public à New York (10 avril 1955) – 72’57
Archipel Desert Island Collection ARPCD 0440 – Pas de notice de présentation





Ces deux interprétations de la Sixième Symphonie (1904) de Gustav Mahler (1860-1911) – avec l’Andante placé avant le Scherzo – sont une éloquente démonstration de la notion de progrès dans la compréhension et la maîtrise du langage mahlérien.


Celle de Dimitri Mitropoulos (1896-1960), d’un niveau général honnête, illustre à quel point les formations orchestrales sont aujourd’hui plus familières de l’écriture symphonique du compositeur autrichien. Dans ce live américain de 1955 (déjà connu des collectionneurs – tout comme celui de 1959 avec l’Orchestre de la Radio de Cologne), les (éminents) pupitres du Philharmonique de New York donnent parfois le sentiment du déchiffrage – dans l’exécution (les cuivres souffrent tout spécialement) comme dans la mise en place de l’entame de l’Allegro energico, ma non troppo, ou de l’esprit du Scherzo (avec quelques moments franchement gênants – en mal de justesse). Connaissant lui aussi une série d’incidents, le Finale manque – par instants – de vivacité plutôt que de vélocité pour imposer son ton. Le chef a certes des intuitions heureuses – et quelques traits de génie. Après un Andante moderato fluide et assez beau, il parvient même à donner au dernier mouvement les couleurs et le calme inquiétants d’une «voie de ténèbres» (Henry-Louis de La Grange). Mais les tempos manquent de cohérence, comme si Mitropoulos tentait des ralentissements pour éprouver leur effet – butant sur la résurgence de temps morts.


Celle de Daniel Harding (né en 1975) illustre, de son côté, les progrès du chef anglais dans un répertoire où il n’a pas toujours fait preuve d’autant de constance. On a rarement été tendre, en effet, avec le Mahler de Harding – lui reprochant dans la Dixième de privilégier une expérience purement sonore plutôt qu’une introspection de l’univers mahlérien. On trouve trace épisodiquement de ces défauts dans cet enregistrement munichois, avec quelques phrasés qui s’étirent outre mesure – à la limite de l’affèterie (pas dans l’Andante moderato heureusement). Mais la subtilité dont fait preuve le natif d’Oxford, qui imprime à sa baguette et à un exceptionnel Orchestre Symphonique de la Radio bavaroise (qui répond au quart de tour!) de multiples inflexions rythmiques, témoigne d’une lecture approfondie – et jamais passive – de la partition, dont il accentue la sécheresse électrisante. Bien que, dans cette veine «tout-électrique», Jonathan Nott ou Valery Gergiev soient (parmi les versions récentes) allés plus loin encore, le résultat est de qualité. Dommage, en revanche, que le dernier mouvement prenne à ce point son temps (plus d’une demi-heure) pour dérouler l’emballement final. Et, si l’on porte un regard sur la discographie de l’œuvre au XXIe siècle, l’on se situe encore à bonne distance du «Must» signé Riccardo Chailly à Leipzig.


Le site de Daniel Harding


Gilles d’Heyres

 

 

 

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