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01/03/2016
«Complete Songs»
Edouard Lalo : L’Ombre de Dieu – L’Adieu au desert – Six Romances populaires de Pierre-Jean de Béranger – Le Novice – Six mélodies, opus 17 – Chanson à boire – Ballade à la lune – Trois mélodies sur des poèmes d’Alfred de Musset –Aubade – Trois melodies – Cinq Lieder – Le Chant breton – Marine – Le Rouge-gorge

Tassis Christoyannis (baryton), Jeff Cohen (piano), Johannes Grosso (hautbois)
Enregistré au Théâtre Saint-Bonnet de Bourges (12-14 janvier et 27-29 mars 2015) – 130’
Album de deux disques Aparté AP 110 (distribué par Harmonia mundi) – Notice en français et en anglais


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Dans l’histoire de la mélodie française, Lalo a sa place, comme son contemporain Gounod, même si le genre s’est fixé et incarné chez Duparc, Fauré ou Debussy. Empruntant beaucoup à Hugo ou à Musset, à des poètes plus mineurs aussi, le corpus n’est pas négligeable : trente-deux mélodies entre 1848 et 1887, alors que son premier chef-d’œuvre, la Symphonie espagnole date de 1874. Il accompagne donc presque toute sa carrière, témoignant de son évolution : si les Six Romances populaires de Pierre-Jean de Béranger, en 1848, tiennent encore de la romance strophique, les Cinq Lieder, ainsi dénommés parce qu’ils sont publiés par l’éditeur allemand Schott en 1879, beaucoup plus élaborés, méritent toute notre attention.


Pour juger d’une évolution et d’une diversité, rien ne vaut une intégrale : celle que vient de graver Tassis Christoyannis nous sera d’autant plus précieuse. Le baryton grec confirme sa profonde intimité avec la prosodie française – qui, au-delà de la clarté de l’articulation, assure la justesse de la déclamation. Voilà, en dehors de l’Hexagone, un de nos meilleurs « chanteurs français ». La souplesse d’une émission souverainement maîtrisée, ensuite, non seulement préserve l’homogénéité de la tessiture, avec des aigus dignes d’un ténor, mais permet aussi des nuances, des allègements parfaitement adaptés à certaines mélodies de l’intimité murmurée, comme « Tristesse », ou d’exceller dans des « scènes », comme « Adieu au désert », où le baryton d’opéra se déploie avec éloquence. Et celui-ci parvient surtout, grâce également à un art raffiné de la coloration, à préserver la variété des climats, passant du tragique – assez convenu au demeurant – du « Vieux vagabond » de Béranger à la légèreté espiègle de la « Ballade à la lune » de Musset ou à l’ébriété jubilatoire de la « Chanson à boire » du troisième acte de la Lucrèce Borgia de Hugo. Cette variété trouve son écho dans le piano inventif de Jeff Cohen, débordant de vie et de couleurs.


Une intégrale qui détrône celle de François Leroux, aux moyens plus modestes et capté trop tard (Passavent). Elle fait suite, d’autre part, à celle des mélodies de Félicien David par le même Tassis Christoyannis, déjà publiée grâce au Palazzetto Bru Zane - Centre de musique romantique française (voir ici) : on espère qu’ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin. Cerise sur le gâteau : la présentation d’Hélène Cao.


Didier van Moere

 

 

 

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