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10/15/2015
«British Works for Cello and Piano, volume 4»
Kenneth Leighton : Partita pour violoncelle et piano, opus 35
Elisabeth Lutyens : Constants pour violoncelle et piano, opus 110
Alun Hoddinott : Sonate pour violoncelle et piano n° 2, opus 96 n° 1
Richard Rodney Bennett : Sonate pour violoncelle et piano

Paul Watkins (violoncelle), Huw Watkins (piano)
Enregistré à Dunwich (10-12 septembre 2014) – 67’35
Chandos Records CHAN 10862 – Notice trilingue d’Anthony Burton





Paul et Huw Watkins poursuivent leur exploration des œuvres pour violoncelle et piano de leurs compatriotes avec un quatrième volume qui, comme le premier, et au contraire des deuxième et troisième volumes, ouvre un large éventail, les quatre œuvres du récital s’étalant entre 1959 et 1991. Le programme de chacun des quatre volumes regroupe des œuvres de compositeurs nés dans une même période de dix ans voire moins. L’exception, c’est Elisabeth Lutyens (1906-1983), stylistiquement tellement plus de son temps sur un plan européen que ses confrères qu’elle paraît encore aventureuse aux côtés de Kenneth Leighton (1929-1988), Alun Hoddinott (1929-2008) et l’éclectique Richard Rodney Bennett (1936-2012).


Constants (1976) se construit sur quatre intervalles mélodiques et harmoniques récurrents – les «constants» du titre. Lutyens, qui adopta certains principes sériels de Schönberg, les interpréta et les élabora dans un style tout à fait personnel. Ce système ajouté à une notation de forme originale et sans barres de mesure exige des interprètes une écoute mutuelle telle que leur concentration ajoute à l’intensité de la pièce, atonale, et dissonante, qui invite la consonance par impression et qui, au travers des trois mouvements enchaînés, touche par sa grande expressivité douloureuse, parfois proche d’un cri intime. Européen aussi à sa manière, sensible au modernisme de Bartók, élève de Petrassi et admirateur de Bach, Kenneth Leighton en gardait encore quelques traces lors de la composition de la Partita en 1959. En trois mouvements, le dernier un thème et six variations contrastés, la pièce énergique, motorique et intense, tire du violoncelle un lyrisme intensément sombre et éblouit par une partie de piano claire et incisive, souvent véloce, tintinnabulant avant la lettre à l’occasion.


Les deux frères ont opté pour la Deuxième (1977) des trois Sonates du compositeur gallois Alun Hoddinott. Classiquement en trois mouvements, Moderato, Adagio et Allegro, elle frappe par son contrepoint d’une belle transparence, le violoncelle mélodique, le piano ample et clair. Hoddinott ne laisse transparaître que peu de traces du Bartók admiré et de son sérialisme personnel et c’est à Prokofiev que l’on songe lors du finale roboratif, le mouvement le plus marquant des trois. La très soutenable «légèreté de l’être» de la Sonate finement colorée de Richard Rodney Bennett, lui-même excellent pianiste, captive par une partie de piano de style très varie, rythmée, acrobatique, scintillante ou percussive les lignes du violoncelle éloquent plus constamment liées jusque dans les élans plus athlétiques du Feroce énergique, troisième des quatre mouvements. La tonalité mouvante peut surprendre de la part d’un compositeur autrefois féru de l’atonal mais ce serait oublier sa souplesse éclectique et sa carrière de jazzman en tant qu’accompagnateur de chanteuses telle Cleo Lane.


L’excellente prise de son respecte pleinement l’équilibre entre les deux instruments et ajoute à la valeur musicale de l’ensemble. Avec quatre pièces bien pensées et bien construites, le programme ne manque pas d’intérêt bien qu’il ne contienne ni incontournable ni réel morceau de bravoure. Les deux musiciens s’y donnent avec conviction – on peut admirer en particulier la légèreté de touche agile de Huw, si nécessaire ici. Si cinquième volume il y a, le choix de programme, logiquement postérieur à 1991, intrigue déjà.


Christine Labroche

 

 

 

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