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09/06/2015
Benjamin Godard : Quatuors à cordes n° 1 en sol mineur, opus 33, n° 2 en la majeur, opus 37 (*), et n° 3 en la majeur, opus 136
Quatuor Elysée: Justina Zajancauskaitė, Laurent Le Flécher (violon), Adeliya Chamrina (alto), Igor Kiritchenko (violoncelle)
Enregistré au Conservatoire de Rennes (février et décembre [*] 2014) – 69’13
Timpani 1C1221 – Notice en anglais et français


 Sélectionné par la rédaction





Décrié et moqué, Benjamin Godard (1849-1895) traîne la réputation d’un compositeur d’un musique de salon, à laquelle fera référence le cycle consacré au compositeur français au printemps prochain par le Palazzetto Bru Zane, «Benjamin Godard dans les salons parisiens» (9 avril-15 mai 2016). On doit au Centre de musique romantique française l’éclairage récent sur cette figure méconnue dont les trois Quatuors ont tous été créés en première mondiale en mai dernier par le Quatuor Elysée, en même temps que la publication du présent enregistrement. On comprend très vite, à l’écoute du Premier Quatuor (1876), les difficultés rencontrées par Godard pour recueillir l’estime de ses pairs: l’inspiration se montre assez faible, à la limite de la sentimentalité, autour d’une forme assez lâche et hésitante. On décèle cependant déjà les principales qualités de l’élève de Reber, d’une intériorité et d’une sérénité méditative délicatement ouvragées.


Le Deuxième Quatuor (1877), écrit seulement un an plus tard, marque par ses mélodies plus affirmées, presque entêtantes, élaborées la plupart du temps par un solo soutenu par les trois autres instruments. C’est là l’une des principales caractéristiques de cet admirateur de Mendelssohn et Schumann, qui n’a cure de lorgner vers de nouveaux langages. Cette simplicité dans le discours musical trouve une éloquente expressivité dans le superbe Andante, avant que le Troisième Quatuor (1892) ne surprenne par les progrès accomplis dans l’entrecroisement des différents instruments réunis. On perd en fougue et en élan ce que l’on gagne en science et en maîtrise, sans renoncer au discours mélodique, sensible et attachant. Le mouvement lent s’avère là aussi le plus réussi, pénétrant par son ambiance rêveuse et paisible, et véritable cœur de l’ouvrage.


Le Quatuor Elysée soigne ses phrasés, prenant le temps d’une respiration toujours à propos, sans jamais se départir d’une musicalité fine et intelligente. Un disque magnifiquement capté, idéal pour découvrir l’art singulier et contemplatif d’un compositeur toujours sincère.


Le site du Quatuor Elysée


Florent Coudeyrat

 

 

 

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