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08/16/2015
Gustav Mahler : Symphonie n° 7
Orquesta sinfónica Simón Bolívar de Venezuela, Gustavo Dudamel (direction)
Enregistré en public à Caracas (mars 2012) – 78’51
Deutsche Grammophon 479 1700 (distribué par Universal)





Cette Septième Symphonie (1905) de Mahler, dirigée par le fringant Gustavo Dudamel (né en 1981), témoigne de l’excellence instrumentale atteinte par l’Orchestre Simón Bolívar du Venezuela, qui rivalise désormais avec la plupart des grandes formations internationales. Il n’en reste pas moins que l’exécution connaît, lors de ce concert donné à Caracas, trop de chutes de tension pour s’imposer au sein d’un paysage discographique riche de nombreuses merveilles.


Majestueux, le premier mouvement se déploie à un rythme soutenu mais occasionnellement marqué par des lenteurs à la limite du pesant. S’appuyant sur des cordes à la belle longueur d’archet... mais aussi sur des cuivres à la justesse parfois juste convenable, la baguette est indéniablement investie bien qu’elle étire trop certains phrasés – au risque de les déstructurer. Elle parvient néanmoins à créer des climats diversifiés – luxuriants, oserait-on dire – et à donner au propos la dimension de l’épopée.


Malheureusement, malgré leurs qualités (la cohérence de l’orchestre, la vivacité de la battue, l’enthousiasme de la conception), les mouvements suivants accumulent les sujets d’irritation. La première Nachtmusik tourne en rond et parfois à vide, se perdant dans le détail voire dans le décorum. Le Scherzo a tendance à confondre Gustav Mahler avec John Williams. Au jeu du yo-yo, les tempos de l’Andante amoroso de la seconde Nachtmusik révèlent un manque de corps et surtout de sens. Enfin, le Rondo-Finale est abordé dans une veine entière folklorique qui déroute profondément, alternant le trop rapide et le trop lent, semblant faire de cet épisode une sorte de balade à travers les champs dont les fulgurances restent empreintes de légèreté sinon d’insouciance.


Une interprétation qui se situe donc à des années-lumière de l’exigence et de la hauteur de vue d’un Bernstein (DG plutôt que Sony), d’un Abbado (DG) ou d’un Neumann (Berlin Classsics). Après des incursions discographiques plus ou moins probantes (dans les Première – en 2008 et 2009 –, Cinquième, Huitième et Neuvième Symphonies), le Mahler de Dudamel – encore un peu «adolescent » (lire ici) – a besoin de mûrir.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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