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04/15/2015
«Pogorelich Complete Recordings»
Frédéric Chopin : Sonate pour piano n° 2, opus 35 [1] – Prélude, opus 45 [1] – Scherzos n° 1, opus 20 [14], n° 2, opus 31 [14], n° 3, opus 39 [1, 14], et n° 4, opus 54 [14] – Nocturne n° 16, opus 55 n° 2 [1] – Etudes opus 10 n° 8, opus 10 n° 10 et opus 25 n° 6 [1] – Concerto pour piano n° 2, opus 21 [3] – Polonaise n° 6, opus 44 «Héroïque» [3] – 24 Préludes, opus 28 [7]
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 32, opus 111 [2]
Robert Schumann : Etudes symphoniques (en forme de variations), opus 13 [2] – Toccata, opus 7 [2]
Maurice Ravel : Gaspard de la nuit [4] – Valses nobles et sentimentales [12]
Serge Prokofiev : Sonate pour piano n° 6, opus 82 [4]
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour piano n° 1, opus 23 [5]
Johann Sebastian Bach : Suites anglaises n° 2, BWV 807, et n° 3, BWV 808 [6]
Franz Liszt : Sonate en si mineur [8]
Alexandre Scriabine : Sonate pour piano n° 2, opus 19 [8]
Joseph Haydn : Sonates pour piano n° 30, Hob. XVI:19, et n° 31, Hob. XVI:46 [9]
Domenico Scarlatti : Sonates K. 1, K. 8, K. 9, K. 11, K. 13, K. 20, K. 87, K. 98, K. 119, K. 135, K. 159, K. 380, K. 450, K. 487 et K. 529 [10]
Johannes Brahms : Capriccio, opus 76 n° 1 [11] – Intermezzos, opus 117 n° 1 [15], opus 117 n° 2 [15], opus 117 n° 3 [15] et opus 118 n° 2 [11] – Rhapsodies, opus 79 [11]
Modeste Moussorgski : Tableaux d’une exposition [12]
Wolfgang Amadeus Mozart : Fantaisie pour piano, K. 385g [397] [13] – Sonates pour piano n° 5, K. 189h [283], et n° 11, K. 300i [331] [13]

Ivo Pogorelich (piano), Chicago Symphony Orchestra [3], London Symphony Orchestra [5], Claudio Abbado (direction)
Enregistré à la Herkulessaal, Residenz, Munich (février [1] et septembre [2] 1981), à la Hochschule für Musik, Munich (octobre 1982 [4]), à l’Orchestra Hall, Chicago (février 1983 [3]), au Watford Town Hall, Watford (juin 1985 [5]), à la Salle de musique, La Chaux-de-Fonds (octobre 1985 [6]), à la Friedrich-Ebert-Halle, Hamburg (octobre 1989 [7], juin 1992 [11, 13]), à la Beethovensaal, Hanovre (décembre 1990 [8], juillet [15], juillet et août [9], septembre [10] 1991), au Henry Wood Hall, Londres (août 1995 [12]), au Colosseum, Watford (septembre 1995 [14]) – 710’21
Coffret de quatorze disques Deutsche Grammophon 479 4350 (distribué par Universal) – Notice de présentation en français, allemand et anglais





Ce volumineux coffret publié par Deutsche Grammophon est un bel hommage à l’art d’une icône du piano. Regroupant les disques d’Ivo Pogorelich (né en 1958) – enregistrés entre 1981 et 1995 et présentés dans leurs pochettes d’origine –, il donne la mesure de l’intelligence du pianiste croate dans l’édifice de sa (très sélective) discographie.


Si tout cela fait presque figure de «classique» du disque, un geste aussi personnel ne peut convaincre de bout en bout. On reste ainsi toujours aussi sceptique face à un Schumann (Etudes symphoniques) désarticulé par une grandiloquence hors de propos et des tempos qui flirtent avec le ridicule. Ou face à un Beethoven (Dernière Sonate) presque évidé, trop porté sur les dynamiques et manquant finalement de corps. Très contestable aussi, le Ravel de Pogorelich (Gaspard de la nuit, Valses nobles et sentimentales) se meut comme un cadavre électrifié, inhumain quoique souvent magnétisant.


Une approche qui sert, en revanche, admirablement bien Prokofiev (Sixième Sonate), intimidant de motricité et de puissance. De même, on goûte la fantaisie et l’inventivité qu’apporte le Belgradois à Moussorgski, dépeignant des Tableaux d’une exposition excessifs et grandioses. Plutôt que son Haydn ou son Mozart – trempé dans le bain d’huile de la pédale –, on redécouvre avec délice son Bach (Deuxième et Troisième Suites anglaises) – d’une individualité aussi marginale que celle d’une Argerich, mais de bout en bout passionnant – et son Scarlatti découpé dans un bloc d’ivoire, rythmé jusque dans les barres de mesure. Les Sonates en si mineur de Liszt et en sol dièse mineur de Scriabine fascinent toujours autant. Les Brahms plus encore: modèles de précision et de clarté, sans émotivité mais avec tant de justesse émotionnelle, ils tutoient (comme en concert) les rivages du génie.


Et puis Chopin, évidement. Par qui tout a commencé. Avec notamment ce disque de référence enregistré en 1981, peu après le scandale retentissant du concours de Varsovie, et qu’on réécoute avec le même frisson (et, parfois, le même agacement). En s’efforçant de retenir ses larmes face à la bouleversante sculpture de glace du Nocturne en mi bémol majeur – une partition qu’Ivo Pogorelich aborde aujourd’hui de manière très différente (lire ici). La fougue juvénile de la Deuxième Sonate donne également des frissons. Et il est tout autant difficile de rester de marbre devant les Préludes de 1989... plutôt que devant les Scherzos de 1995, qui vieillissent avec moins d’éclat.


Quant à la collaboration avec Claudio Abbado, elle convainc davantage dans la puissance fière et fringante du Concerto en fa mineur de Chopin avec le Symphonique de Chicago (un orchestre dont les couleurs conviennent parfaitement au toucher vif-argent du pianiste croate) que dans le Concerto en si bémol mineur de Tchaïkovski avec le Symphonique de Londres, pesant à force d’ostentation pianistique. Quoique contestable, tout cela demeure très précieux.


Le site d’Ivo Pogorelich
Le site du coffret (avec des extraits audio)


Gilles d’Heyres

 

 

 

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