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06/01/1999
Johannes Brahms : Sonate n°3 en Fa mineur ; Frédéric Chopin : Impromptu n°2 en Fa bémol, Mazurkas, Scherzo n°1 en Si bémol mineur, Sonate n°3 en Si bémol mineur ; Franz Liszt : Rhapsodie hongroise n°10, Danse macabre ; Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate en Fa majeur KV 332 ; Robert Schumann : Fantaisie op. 17 ; J. Strauss/Godowsky : Fledermaus Paraphrase ; R. Strauss/Godowsky : Ständchen
Nelson Freire (piano)
Philips 456 781-2 (2 CD) (Collection " Grands pianistes du XXe siècle ")

Un récent concert de Nelson Freire au Théâtre de la Ville fut un enchantement. Freire appartient à la riche génération des Argerich, Kovacecich, Lupu ou Pollini. Aussi secret que Lupu ou Kovacevich, il n'a pas bénéficié de la publicité offerte par une "major" (malgré ses enregistrements pour Sony). A l'écoute de ces enregistrements, le constat éclate (une fois de plus) avec évidence : Freire est l'un des plus grands pianistes de cette fin de siècle. C'est un lieu commun de louer sa virtuosité : les morceaux de bravoure (Strauss/Godowsky ou même la Totentanz de Liszt) sont d'une clarté et d'une souplesse époustouflantes. On oublie presque leur difficulté. Mais ce qui impressionne le plus, c'est son élégance et sa musicalité. Comme un Lupu ou une Argerich, il n'oublie jamais de nous émouvoir. Sa Fantaisie de Schumann est d'une puissance totale, d'une plénitude de son qui impressionne. Mais c'est son Chopin qui frappe, par son évidence dans la conduite du discours, par sa souplesse. Le jeu de Freire y est plutôt cristallin, avec un son fin mais plein - une sonorité assez courante chez les anciens pianistes, mais plutôt rare de nos jours. Ses très belles basses sont amples sans être énormes. Son Scherzo n°1 est magnifique, tout comme ses impromptus. Sa Troisième sonate renoue avec le classicisme de Lipatti, et un certain intimisme - même si Freire a aussi le goût du risque et de la singularité. La musique chante, sans aucun mysticisme, et même sans beaucoup d'intériorité, avec cette simplicité désarmante qui ne manque jamais d'émouvoir. Un second volume n'étant hélas pas attendu, regrettons l'omission de Villa-Lobos du programme. Il est bien évident que l'on devait présenter cet immense pianiste dans les plus grandes oeuvres du répertoire, et qu'il aurait été impardonnable de le présenter dans des oeuvres brésiliennes. Freire a cependant enregistré une intégrale introuvable de l'oeuvre de piano de son compatriote brésilien, et ne manque pas de le jouer en concert. Les pièces de Schumann et de Mozart de l'album sont certes extraordinaires, mais elles constituent l'essentiel d'un récital du pianiste paru chez Alphée et encore disponible - contrairement à beaucoup d'autres de ses enregistrements.


Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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