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07/14/2014
Richard Wagner : Parsifal
Sándor Kónya (Parsifal), Rita Gorr (Kundry), Boris Christoff (Gurnemanz), Gustav Neidlinger (Amfortas), Georg Stern (Klingsor), Silvio Maionica (Titurel), Rinaldo Pelizzoni (Erster Gralsritter), Giuseppe Morresi (Zweiter Gralsritter), Clara Foti, Stefania Malagù, Mario Ferrara, Angelo Mercuriali (Vier Knappen), Montserrat Caballé, Ursula Kerp, Susanne Will, Colette Lorand, Hilde Koch, Maria Graf (Klingsors Zaubermädchen), Orchestra e Coro del Teatro alla Scala, André Cluytens (direction)
Enregistré en public au Teatro alla Scala, Milan (12 mai 1960) – 233’10
Coffret de quatre disques Andromeda ANDRCD 9114 – Pas de notice de présentation





Andromeda réédite cet enregistrement issu des archives de la radio italienne, déjà connu des wagnérophiles pour avoir été diffusé sous d’autres étiquettes (Melodram notamment): un Parsifal capté à la Scala en 1960, qui vaut notamment par la direction fluide et convaincante d’André Cluytens. La bande (dont a été conservé jusqu’aux inutiles annonces en italien précédant la radiodiffusion de chaque acte) sent son âge et son étroitesse, le dépoussiérage de l’éditeur se révélant moins probant qu’avec le Don Carlo londonien, récemment réédité. On peine ainsi à apprécier la performance des chœurs, voire celle d’un orchestre milanais à la mise en place assez médiocre, capable d’inattentions dans les ensembles, aux cuivres pas toujours à la hauteur. Dommage, car le chef s’avère être un admirable accompagnateur, passionnant à suivre, offrant un écrin idéal pour ses chanteurs. On apprécie plus spécialement la fin de l’acte central, qui présente une clarté et une souplesse rares, et la lisibilité invraisemblable du Prélude du troisième acte.


Les premières interventions de Sándor Kónya donnent le ton de son interprétation du rôle-titre, d’une fraîcheur vocale constante, d’une transparence séduisante. Mystère et magnétisme au premier acte. Héroïsme et virilité au deuxième (avec comme une déchirure qui sied si bien au rôle). Désespérance puis foi au dernier. Malgré la beauté du grain de voix et la puissance de la projection (des graves d’une densité inouïe, une aptitude confondante à «passer» l’orchestre), Boris Christoff est un Gurnemanz trop atypique avec son timbre caverneux et sa prononciation parfois somnolente. Le troisième acte lève heureusement ces réserves, par la profondeur d’un timbre devenu plus charnu et la force de l’incarnation comme du chant. La Kundry de Rita Gorr paraît plus exotique encore au premier acte, avec sa voix un brin étranglée. Intensément lyrique au deuxième, son émotivité presque élégiaque suscite pourtant une indéniable empathie.


On avoue un fol amour pour l’Amfortas de Gustav Neidlinger, dont l’expressionnisme pourra rebuter (...Alberich n’est jamais loin). Mais la richesse du grain de voix s’avère durablement entêtante. De même, l’élocution empoisonnée (malgré un souffleur qu’on entend trop au premier acte), la puissance terrifiante (au détriment de la justesse parfois) et la souffrance suintante du dernier acte obsèdent durablement. On oserait presque parler de performance «authentiquement wagnérienne», plus accomplie que l’Amfortas chanté par Neidlinger six ans plus tôt , à Paris, mais qui offre les mêmes qualités: une interprétation extatique, aux aigus implorants, qu’on n’identifie pas naturellement au personnage mais qui en offre un visage différent par le sens de la narration, l’absence de vibrato et l’évidence du propos.


Il y a certainement de la routine dans ces archives (... encore que la présence de Montserrat Caballé donne, malgré un son qui sature trop dans les aigus, un parfum savoureux aux Filles-fleurs – déchaînées mais pas toujours synchrones). Mais tout cela reste précieux, inestimable par certains aspects.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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