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06/01/1999
Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour piano n° 26 " Couronnement " et n°27
Franz Schubert : Impromptus D. 899 et D. 935, Wanderer Fantasie

Clifford Curzon (piano)
London Symphony Orchestra, dir. Istvan Kertesz
Philips 456 757-2 (2 CD) (Collection " Grands pianistes du XXe siècle ")

L'album consacré à Clifford Curzon est intéressant. A l'entendre jouer Mozart (deux enregistrements inédits !), on se dit que son type de sonorité - transparente de finesse, aussi bien dans les basses que dans l'aigu - et d'articulation - perlée et d'une rare délicatesse - a plus ou moins disparu aujourd'hui. A se demander s'il s'agit d'un mirage auditif, imputable aux conditions d'enregistrement. Quoi qu'il en soit, c'est très beau, d'un classicisme incontestable, même si une Clara Haskil est à mes yeux plus émouvante, avec le même type de sonorité mais un lyrisme plus affirmé. Le piano de Curzon semble un peu trop en retrait par rapport à l'orchestre, excellent au demeurant, mais il faut reconnaître que son jeu très articulé est vraiment très intelligent. Dans les Impromptus de Schubert, le jeu de Curzon étonne par la sécheresse, due à une quasi-absence de pédale. On avait déjà remarqué cette manière de faire chez Kempff. Le jeu de Curzon n'est est pas moins souple et très musical. On peut à la fois apprécier sa délicatesse et y voir parfois la limite de ses interprétations : Curzon évite le risque habituel (le maniérisme), mais son jeu donne parfois l'impression de l'empêcher d'aller jusqu'au bout de la logique des oeuvres (voire de ses propres interprétations). On se demande ainsi pourquoi, après une interprétation fiévreuse de la Fantaisie Wanderer, Curzon joue son finale dans un mezzo-forte certes plein de délicatesse et très tendre, mais qui fait retomber trop tôt le climax final. Malgré cela, je dois reconnaître que la version de Curzon n'en demeure pas moins l'une des plus belles que j'ai jamais entendues. Son jeu d'un autre âge finit toujours par nous charmer par son élégance. Signalons que Curzon est par ailleurs l'auteur d'une version géniale du Premier concerto de Brahms (avec Szell et le LSO), disponible chez Decca, incandescente de bout en bout.

Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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