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06/16/2014
Johannes Brahms : Ein deutsches Requiem, opus 45
Christiane Libor (soprano), Thomas E. Bauer (baryton), Jaroslaw Malanowicz (orgue), Chór filharmonii narodowej, Henryk Wojnarowski (chef de chœur), Orkiestra symfoniczna filharmonii narodowej, Antoni Wit (direction)
Enregistré à Varsovie (27-29 août 2012) – 75’13
Naxos 8.573061





Sally Matthews (soprano), Christopher Maltman (baryton), London Symphony Chorus, Simon Halsey (chef de chœur), London Symphony Orchestra, Valery Gergiev (direction)
Enregistré en public à Londres (mars 2013) – 64’08
SACD LSO Live LSO0748





Elena Copons (soprano), Adrian Eröd (baryton), Johanna Gröbner, Veronika Trisko (piano), Chœur sine nomine, Johannes Hiemetsberger (direction)
Enregistré à Raiding (26 et 27 octobre 2013) – 65’10
Gramola 99014





Sibylla Rubens (soprano), Daniel Ochoa (baryton), Vocal Concert Dresden, Peter Kopp (chef de chœur), Dresdner Kreuzchor, Dresdner Philharmonie, Roderich Kreile (direction)
Enregistré à Dresde (24 novembre 2013) – 68’44
Berlin Classics





S’il ne jouit sans doute pas de la popularité de ceux de Mozart et Verdi, voire de ceux de Berlioz et Fauré, le Requiem allemand de Brahms n’en bénéficie pas moins de la faveur des éditeurs. Quelques mois après la chronique de quatre versions, en voici quatre autres qui, si elles sont fort loin de prétendre bouleverser une abondante discographie et si elles le cèdent toutes face à l’enregistrement vidéo de Claudio Abbado tout juste réédité (EuroArts), témoignent de la variété des approches que cette œuvre peut inspirer.


Après la déception suscitée par une précédente parution consacrée à la musique chorale de Brahms, qui suivait elle-même un Janácek bien inintéressant, Antoni Wit (né en 1944) poursuit hélas dans la même veine, à la tête de forces chorales et orchestrales honorables mais assez ternes. La lenteur (plus de 75 minutes) ne devrait pas constituer pas un problème en soi – voir de nouveau Abbado! – mais l’interprétation, trop souvent soporifique et compassée, confond recueillement et assoupissement. La seule satisfaction provient du baryton allemand Thomas E. Bauer (né en 1970) qui, non content de soutenir un tel tempo et de déployer une voix aussi belle que solide, se montre stylistiquement irréprochable – sans conteste le meilleur de la présente confrontation. Le timbre de Christiane Libor, en revanche, n’est pas très agréable et la soprano allemande rencontre à mainte reprise des difficultés à maîtriser la justesse et la couleur.


Peu convaincant dans l’œuvre symphonique de Brahms, Valery Gergiev n’est pas loin de susciter la même réaction, toujours avec l’Orchestre symphonique de Londres, dont il est le principal conductor depuis 2007. La vision du chef russe semble se réduire à faire contraster de façon excessivement théâtrale et spectaculaire les tempi, très lents dans les mouvements lents – le deuxième est insoutenable d’apathie –, très rapides dans les mouvements rapides – la fin du troisième est ainsi complètement bousculée. Dommage, malgré quelques moments inhabituellement mordants et stimulants (sixième mouvement), car les choristes et musiciens anglais livrent (en public et dans une prise de son trop globalisante) une prestation impeccable, à la fois subtile et passionnée. En revanche, Christopher Maltman (né en 1970) apparaît trop souvent flottant et Sally Matthews (née en 1975) déploie un vibrato trop ample.


Enregistré dans la ville natale de Liszt, le Chœur sine nomine explore avec intelligence la dimension chambriste à laquelle invite la version pour deux pianos, remarquablement illustrée dix ans plus tôt par Laurence Equilbey avec Boris Berezovski et Brigitte Engerer. Cependant, les choristes viennois, sous la conduite de leur fondateur (en 1991) et directeur artistique, Johannes Hiemetsberger (né en 1971), manquent moins d’engagement que de précision et de séduction, tandis que le duo formé par les pianistes viennoises Johanna Gröbner (née en 1980) et Veronika Trisko (née en 1981) se contente d’un accompagnement prosaïque. Chez les solistes, l’Autrichien Adrian Eröd (né en 1970) l’emporte sans peine sur la Catalane Elena Copons, dont les ports de voix tendent à déraper de façon rédhibitoire vers l’ululement.


Enfin, si l’on retourne, avec le Kreuzchor, le Vocal Concert et la Philharmonie de Dresde, à la version orchestrale usuelle, les forces en présence donnent toutefois l’impression, dans la forte réverbération de la Kreuzkirche, de ne pas être très nombreuses. Cela tient sans doute au fait que les voix de femmes sont remplacées par un chœur d’enfants, le presque octocentenaire Kreuzchor. Roderich Kreile (né en 1956), devenu en 1997 le vingt-huitième cantor (depuis la Réforme) de l’église dresdoise, cultive le retour aux sources, sinon de la Renaissance, du moins de Bach, de façon particulièrement sensible dans les longs développements fugués. L’ensemble n’est cependant pas toujours en place et s’en tient trop souvent à une confortable routine, même s’il offre de bons moments, comme le sixième mouvement. Sibylla Rubens (née en 1970), meilleure soprano de la présente confrontation, peine néanmoins sur certaines notes et Daniel Ochoa (né en 1979), dans un style trop opératique au regard de l’approche générale, se révèle inégal.


Le site de Sally Matthews
Le site de Christopher Maltman
Le site du Chœur sine nomine
Le site du duo Gröbner-Trisko
Le site d’Adrian Eröd
Le site de Sibylla Rubens
Le site de Daniel Ochoa


Simon Corley

 

 

 

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