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06/06/2014
«Gloria Dresdensis»
Giuseppe Brescianello : Sinfonia en ré majeur
Johann Georg Pisendel : Sonate en ut mineur
Johann Adolf Hasse : Demofoonte: Sinfonia en ré mineur
Johann Friedrich Fasch : Ouverture en fa majeur, FWV K: F6
Antonio Caldara : Sinfonia en ut majeur
Giovanni Battista Sammartini : Memet: Sinfonia en la majeur
Georg Friedrich Händel : Occasional Oratorio, HWV 62: Ouverture en ré majeur

Dresdner Barockorchester, Ulrike Titze et Margret Baumgartl (premier violon)
Enregistré en l’église évangélique luthérienne de Radeberg (29 septembre-2 octobre 2012) – 70’52
cpo 777 782-2 – Notice (en allemand et en anglais) de Gerhard Poppe





 Sélectionné par la rédaction


Inutile de revenir longuement sur l’importance de la Cour de Dresde et sur l’excellence de son orchestre au XVIIIe siècle, qui passait pour le meilleur d’Europe et où officiait l’élite des compositeurs. La ville de Dresde, alors surnommée la «Florence de l’Elbe», accueillait donc un orchestre de premier plan où se croisaient aussi bien le violoniste virtuose Pisendel (auquel Antonio Vivaldi a dédié plusieurs concertos) que le compositeur et violoniste italien Veracini, les flûtistes Buffardin et Quantz, l’Allemand Heinichen ou le Français Dieupart. Et, grâce aux ressources ainsi disponibles, les concertos et sinfonie les plus divers se multiplièrent, profitant notamment de l’incroyable diversité des instruments alors utilisés (cordes, bois et cuivres en tous genres).


Pour qui ne connaîtrait guère ce répertoire, on ne peut que lui conseiller d’aller écouter le fantastique disque réalisé en 1994-1995 par Reinhard Goebel et le Musica Antiqua Köln, très justement intitulé «Concerti per l’Orchestra di Dresda». Voici un disque concurrent et complémentaire à la fois – on sourira d’ailleurs en constatant que c’est le même tableau de Canaletto qui illustre les deux couvertures! – puisque seule la Sonate d’église de Johann Georg Pisendel (1687-1755) figure sur les deux disques. A ce titre, on préfèrera la version Goebel, plus folle, plus immédiatement enthousiasmante, où la virtuosité bondit à chaque instant.


Pour le reste, le présent disque est excellent. Dès la première œuvre de Brescianello (1690-1758), on est emporté par la richesse des mélodies où le jeu des instrumentistes, certes assez commun pour ce type d’œuvres (des hautbois, des flûtes et des cordes qui jouent à qui mieux mieux tandis que l’on entend en soutien les sons filés des cors), est plein d’entrain et de joie communicative. Le premier mouvement est notamment tout à fait exemplaire. Johann Adolf Hasse (1699-1783) a été l’un des compositeurs lyriques majeurs de tout le XVIIIe siècle; son opéra Demofoonte, sur un sujet qui a donné lieu à des dizaines d’autres opéras dus notamment à Jommelli, Leo, Paisiello, Galuppi ou Vivaldi, a connu une gloire certaine. La «Sinfonia» en trois mouvement qui en est ici issue est typique de ce répertoire: un foisonnement mélodique, des trilles à chaque instant dans les mouvements rapides, un mouvement lent d’un lyrisme admirable – mention spéciale aux flûtistes Angelika Fritzsching et Johanna Baumgärtel!


Autre Johann: Fasch (1688-1758) cette fois-ci, Friedrich de son deuxième prénom, dont on a déjà eu l’occasion de chroniquer nombre de disques le célébrant (voir ici, ici, ici et ici). Le style de ce compositeur est connu: une assez grande importance donnée aux vents, notamment aux instruments à anche double, une variation assez forte des tempi et une non moindre variété des atmosphères souhaitées. La présente Ouverture en fa mineur en six mouvements ravira l’auditeur qui peut, là encore, bénéficier d’un orchestre idoine, alternant avec une parfaite justesse les mouvements vifs et ceux où l’auditeur bénéficie d’un certain calme avant une nouvelle tempête mélodique.


Chez Caldara (1670-1736), ce sont les trompettes qui brillent dans le premier mouvement de cette Sinfonia où l’auditeur profitera également de très belles interventions des hautbois et du violon solo tenu en l’espèce par Margret Baumgartl. Si la pièce de Giovanni Battista Sammartini ne retient guère l’intérêt, on n’en dira pas de même, en revanche, de la très belle Ouverture pour l’Occasionnal Oratorio de Händel (1685-1759). Alors, certes, Händel pourra paraître quelque peu étranger dans cet hommage à la ville de Dresde, lui qui est avant tout Anglais de patrie bien qu’Italien de cœur et né à Hanovre. Et ce n’est pas son court séjour dans cette ville au cours de l’année 1719 – c’est là qu’il rencontre pour la première fois le célèbre castrat Senesino, qui deviendra le créateur de nombreux rôles händeliens à l’opéra – qui fait du Caro Sassone un compositeur intimement lié à Dresde. Pour autant, on est immédiatement séduit par le style du compositeur qui apparaît dès l’introduction du premier mouvement avant que les trompettes (dans la Marche) et les bois (dans l’Andante) ne concluent l’œuvre avec une verve incroyable. L’Orchestre baroque de Dresde se montre de nouveau à la hauteur des embûches, la facilité apparente de certains mouvements pouvant facilement conduire à une interprétation sans grand relief; ce n’est pas le cas ici et on salue donc bien bas le travail ainsi réalisé.


Un seul regret à ce disque toutefois: que la notice, très bien faite, ne soit pas traduite en français.


Le site de l’Orchestre baroque de Dresde


Sébastien Gauthier

 

 

 

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