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06/01/1999

Wilhem Kempff (I)
Brahms : Ballades op. 10, Klavierstücke op. 76, Fantaisie op. 116, Intermezzi op. 117, Klavierstücke op. 118, Klavierstücke op. 119 ; Schumann : Kreisleriana, Arabeske
Philips 456 862-2 (2 CD) (Collection " Grands pianistes du XXe siècle ")

Wilhem Kempff (II)
Bach/Kempff : Nun komm, der Heiden Heiland ; Jesus, bleibet meine Freude, Wachet auf, ruft uns die Stimme ; Beethoven, : Sonate en Mi mineur op. 90 ; Liszt : Deux légendes, Extraits des Années de pèlerinage (Suisse et Italie) ; Mozart : Concerto pour piano n°23 ; Schubert : Sonate en La mineur D.845
Bamberger Symphoniker, Ferdinand Leitner (direction)
Philips 456 865-2 (2 CD) (Collection " Grands pianistes du XXe siècle ")

Wilhem Kempff est un pianiste qui bénéficie d’une grande aura auprès des critiques. Admiré des quinquagénaires, on ne peut s’empêcher de penser qu’ils le dissocient difficilement de leurs souvenirs d’enfance. Mais de grands musiciens comme Brendel (qui a choisi le programme de ces deux disques), Argerich ou Freire (dixit Alain Lompech) le considèrent également comme l’un des tous meilleurs pianistes du siècle. C’est déjà plus troublant. Que Kempff soit un grand pianiste ne fait pas de doute, et il ne cesse de le prouver sur ces deux coffrets. Qu’il soit quasiment considéré comme le meilleur laisse quelque peu perplexe. Kempff avait un jeu d’ascète, ce qui a toujours quelque chose de profondément émouvant : il recourait peu à la pédale (contrairement à un Brendel), avait un jeu simple, sans chichis, qui recherchait la transparence. Mais il n’avait pas toujours une sonorité somptueuse, et on a déjà entendu des phrasés plus intenses. Kempff pouvait faire chanter le piano, mais il était parfois un peu dur. Les enregistrements datent des années 1950. Mais il n’est pas certain qu’ils trahissent la sonorité du pianiste allemand. En ne s’attachant qu’à la conduite du discours des oeuvres, il énonçait les phrases comme une suite de propositions et de réponses. Son Schubert est ainsi très proche de Mozart. Mais, à la même époque, on peut préférer la sensualité d’un Schnabel par exemple. De la même manière, bien qu’ils soient admirablement conduits, ses Brahms manquent d’une sonorité vraiment captivante. Les Kreisleriana sont joués de manière assez sèche, comme chez Sofronitsky, mais ils n’ont pas cette folie communicative de la version du pianiste russe. Kempff est ainsi magnifique de construction, mais pas toujours très voluptueux. Notez bien qu’il ne s’agit pas de contester la grandeur du pianiste. On peut être grand, sans être absolument le meilleur. Kempff ne manque en effet pas de grandeur : il joue le second mouvement du Concerto n° 23 de Mozart avec une intensité déchirante. D’une élégance et d’une simplicité classique, son Liszt impressionne par son équilibre, par son intériorité (qui correspond bien à l’humeur spirituelle de Liszt)… et par sa sonorité. C’est magnifique.


Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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