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05/01/1999

Benjamin Britten : The Turn of the Screw (Le tour d’écrou)
Anthony Rolfe Johnson (Prologue, Quint), Susan Chilcon (La gouvernante), Anne Evans (Mrs Grose), Anne Bolstad (Miss Jessel), Lyndi Simons (Flora), Leo Van Cleynenbreugel (Miles)
Orchestre symphonique de la Monnaie, Antonio Pappano (direction)
Accord 206822 (2 CD)

Benjamin Britten : Curlew River, a Parable for Church performance
Philip Langridge (the madwoman), Thomas Allen (The ferryman), Simon Keenslyde (the traveller), Gidon Saks (the abbot), Charles Richardson (the spirit of the boy)
London Voices, Members of the Academy of Saint Martin in the Fields, dir. Neville Marriner (direction)
Philips/Universal 454 469-2

Ces deux pièces ont en commun d’avoir été écrites pour un petit ensemble d’instrumentistes et pour des voix. The Turn of the Screw est un opéra de chambre tiré du chef d’oeuvre de Henry James, quand Curlew River se présente comme une parabole d’église, adaptée d’une pièce de Nô. Britten a abordé l’opéra et la voix avec un succès certain, en alliant un lyrisme classique à des harmonies étranges plus ou moins tonales (plutôt plus que moins). The Turn of the Screw repose en partie sur l’intervalle de quarte, et est basé sur une série de douze sons, agencée de manière à en tirer des potentialités tonales (comme faisait Berg ou le Schönberg de l’Ode à Napoléon). Certains passages (comme l’après-prologue) évoquent cependant plus le néoclassicisme que la musique d’Alban Berg. Loin de se réduire à un néoclassicisme, la musique de Britten a une saveur propre, dont le sens de l’effet dramatique est le plus souvent remarquable (même s’il n’évite pas toujours certaines platitudes). The Turn of the Screw est un bel opéra, qui, à mon sens, surpasse nettement Curlew River d’un point de vue strictement musical. Curlew River , mélange de Nô et de christianisme monastique, reste cependant une oeuvre trop atypique pour ne pas retenir l’attention. Elle a été écrite suite à un voyage de Britten et de Pears au Japon. C’est également un opéra de chambre, le lyrisme opérratique en moins. La reliogiosité est ici assimilée à la lenteur et au statisme. Si l’interprétation de Neville Marriner et de ses musiciens est en tous points excellents, on pourra trouver l’oeuvre un peu trop " zen " — malgré l’intérêt du projet, et des passages indéniablement beaux. Dans une belle interprétation, The Turn of the Screw apparaît donc comme un premier choix, qui pâtit seulement de la concurrence (presque) déloyale de l’enregistrement de Britten lui-même. Curlew River reste cependant fortement recommandé aux amateurs d’ambiance new-age.


Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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