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03/11/2014 «Life According to Chopin. Chopin’s Greatest Piano Solos»
Frédéric Chopin : Ballade n° 1, opus 23 – Scherzo n° 3, opus 39 – Andante spianato et Grande polonaise brillante, opus 22 – Fantasie-Impromptu, opus 66 – Valses n° 6, opus 64 n° 1, et n° 7, opus 64 n° 2 – Barcarolle, opus 60 – Nocturnes n° 8, opus 27 n° 2 (arrangement Theodor Leschetizky), et n° 20, opus posthume – Mazurkas n° 13, opus 17 n° 4, et n° 62, opus posthume
Jeffrey Biegel (piano)
Enregistré à Patrych Sound Studios, New York (date d’enregistrement non précisée) – 70’03
GPR Records GPR10014 – Notice de présentation en anglais
Le Chopin de Jeffrey Biegel (né en 1952), vainqueur du concours Long-Thibaud en 1989, est un mélange convaincant de forte personnalité et d’intégrité musicale. Fin ciseleur, il fait le choix d’une approche très analytique, qui compense en tonicité rythmique et en richesse de tempos ce qu’elle perd en rondeur et en moelleux. Le toucher du pianiste américain s’appuie sur une parfaite autonomie des mains qui lui ouvre des horizons très riches. Quel style dans cette Valse «minute» (qui en dure deux), aussi musclée qu’aristocratique! La Barcarolle gagne moins à cette liberté mais dégage un legato très noble. Le Troisième Scherzo est même carrément pataud par moments (brutal voire désarticulé). Cette faiblesse se retrouve dans une Barcarolle un peu raide, dont les contours dynamiques sont découpés avec une précision chirurgicale.
Une poésie infinie se dégage pourtant de nombreuses pièces, comme dans les Nocturnes – ceux en ré bémol majeur (dans l’arrangement de Theodor Leschetizky, qui ajoute de l’émotionnel à une œuvre pourtant parfaitement bien composée) et en do dièse mineur (dénudé mais d’une grande éloquence) – et même dans la Première Ballade, traitée en nocturne davantage qu’en ballade. Cette dernière tout comme l’imposant Andante spianato et Grande polonaise brillante délivrent beaucoup de piquant et un panache fou dans l’articulation, bien que davantage de moelleux ne nuirait pas. D’un esprit comparable, la Fantaisie-Impromptu offre de beaux contrastes mais l’émotion retombe parfois. Le résultat (malgré un programme «passe-partout») n’en demeure pas moins riche et assez captivant.
Le site de Jeffrey Biegel
Gilles d’Heyres
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