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02/15/2014
Gustav Mahler : Symphonie n° 8

Manuela Uhl (soprano, Magna Peccatrix), Michaela Kaune (soprano, Una Pœnitentium), Marisol Montalvo (soprano, Mater Gloriosa), Lioba Braun (alto, Mulier Samaritana), Janina Baechle (alto, Maria Ægyptiaca), Stefan Vinke (ténor, Dokor Marianus), Michael Nagy (baryton, Pater Ecstaticus), Albert Dohmen (basse, Pater Profundus), Chor der Bamberger Symphoniker, Ceský filharmonický sbor, Windsbacher Knabenchor, Bamberger Symphoniker, Bayerische Staatsphilharmonie, Jonathan Nott (direction)
Enregistré en public au Konzerthalle Bamberg, Joseph-Keilberth-Sall (21-26 juillet 2010) – 78’37
SACD hybride Tudor 7192 – Notice de présentation en français, anglais et allemand





Cette Huitième Symphonie – enregistrée en public en 2010 et publiée (dans une belle qualité de SACD) par l’éditeur suisse Tudor – frappe un grand coup. Ainsi que ConcertoNet l’écrivait en 2011 lors d’un concert à Baden-Baden présentant quasiment la même distribution, «la baguette souple et efficace de Jonathan Nott [est] un véritable modèle de lisibilité, au service de compétences mahlériennes dont on entendra certainement reparler».


Compact, percutant, guidé par une force inéluctable, le Veni Creator est une totale réussite. Jonathan Nott parvient à éviter le double écueil du vacarme et des chutes de tension. Puissante mais pas tapageuse, sa direction respire le désir de vivre et le besoin d’agir. La Scène de Faust brûle, elle aussi, les planches de ce théâtre symphonique: même évidence dans la conduite des lignes musicales, même logique implacable des enchaînements et des transitions. Le Symphonique de Bamberg et la Philharmonie bavaroise répondent présent, même si les intentions du chef impliqueraient par moments des cordes plus brûlantes, des chœurs plus exaltés, des solistes plus exceptionnels.


Ne boudons pas notre plaisir pour autant. Michael Nagy est impeccable en Pater Ecstaticus, avec un investissement et une émotion du timbre qui compensent une puissance inégale. Malgré son cheveu sur la langue, le Pater Profundus d’Albert Dohmen est tout aussi convaincant. Et le ténor Stefan Vinke ne se tire pas trop mal de l’impossible partie du Docteur Marianus (où aucun chanteur n’a jamais véritablement triomphé sans faille), réussissant à dominer son texte, à y apporter une finesse et une sensibilité bienvenues... sans secouer les astres et les planètes (la puissance requise faisant souvent défaut). Les femmes sont plus en retrait. La Magna Peccatrix de Manuela Uhl se révèle un peu plus scolaire que la Maria Ægyptiaca bien en place de Janina Baechle, alors que la Mulier Samaritana de Lioba Braun déçoit par son timbre troué. Ces trois interventions solistes demeurent assez ordinaires, le chef ralentissant peut-être trop la cadence pour conserver toute la concentration nécessaire (l’un des seuls points faibles de ce disque de moins de 80 minutes). La Pénitente de Michaela Kaune est plus à l’aise avec son texte, malgré un format léger et investissement qui pourrait être plus grand. Mais, grâce à Marisol Montalvo, les sphères célestes de Goethe sont dessinées avec une grande pudeur et une vraie délicatesse par la Mater Gloriosa.


Jonathan Nott (né en 1962), qui prend tout son temps pour parvenir à l’Alles vergangliche – osant le surplace avant même l’entrée du chœur – offre une Symphonie «des Mille» comme on en connaît bien peu au disque. Par son exceptionnelle maîtrise du flux émotionnel, le chef anglais s’inscrit dans la lignée des très grands mahlériens.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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