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11/25/2013
Arnold Schönberg : Gurre-Lieder

Gary Lakes (Waldemar), Eva Marton (Tove), Florence Quivar (Waldtaube), John Cheek (Bauer), Jon Garrison (Klaus-Narr), Hans Hotter (Sprecher), New York Choral Artists, New York Philharmonic, Zubin Mehta (direction)
Enregistré en public à l’Avery Fisher Hall, New York (23-28 mai 1991) – 106’33
Double album Newton Classics 8802190 – Notice de présentation en anglais





Réédition des Gurre-Lieder de Zubin Mehta, brossés par le chef indien qui les plonge dans un panthéisme hédoniste où se complaisent irrésistiblement le Philharmonique de New York – dont les cuivres, les bois et les vents prodiguent des merveilles – tout comme les New York Choral Artists, d’un professionnalisme spectaculaire – aux accents parsifaliens sur «Der Hahn erhebt den Kopf zur Kraht», achevant la partition dans un grandiose subtilement dosé. On reste plus sceptique sur la battue de Mehta – jouant parfois au yo-yo comme pour s’adapter aux faiblesses respiratoires de certains solistes –, qui s’empêtre dans des tempos souvent engourdis – la fin de la première partie fait presque du surplace! On est également très réservé sur une couleur générale trop brillante, ce luxe symphonique lissant à l’excès les contours de l’œuvre – notamment face aux masses chorales de la troisième partie. Bref, on est loin des fulgurances de Pierre Boulez (Sony) ou Herbert Kegel (Berlin Classics).


La distribution tient la route sans casser la baraque. De son rôle écrasant, Gary Lakes fait ce qu’il peut – offrant un Waldemar timide, court en graves et qui passe tout à fait inaperçu dans la première partie, où il manque à la fois de projection, de moelleux et de frisson lyrique. Le ténor monte heureusement en puissance dans les deuxième et troisième parties, trouvant un style plus tranchant dans les imprécations vengeresses, les aigus se faisant plus percutants et le médium plus dense aussi. La Tove d’Eva Marton démontre, quant à elle, une maîtrise fort laborieuse de la ligne de chant. S’essoufflant vite, elle tente de dominer une voix dont le vibrato la trahit plus d’une fois – échouant à prendre pleinement le dessus sur l’orchestre (pourtant domestiqué par le chef).


On trouve peu à redire, en revanche, sur Florence Quivar qui insuffle au «Chant du ramier» une couleur dramatique assez captivante. Le souffle pourrait être plus puissant, mais la couleur de la voix est bien adaptée au calme de l’interprétation, d’une tranquillité inquiétante – qui se confond, au départ, avec du détachement, mais qui colle intelligemment au roucoulement de la colombe. Impeccable vocalement, le paysan de John Cheek est d’une veine étonnamment aristocratique, alors que le bouffon Klaus de Jon Garrison ne laisse guère d’empreinte. Quant au narrateur de Hans Hotter, on doit avouer qu’à plus de quatre-vingt deux ans (à l’époque de l’enregistrement), il marmonne parfois davantage qu’il ne déclame. Mais il vient conclure avec une touche d’émotion cette interprétation sérieuse quoique nullement attachante.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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