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11/03/2013
«per l’Orchestra di Dresda»
Antonio Vivaldi : Concertos en fa majeur, RV 569, en fa majeur, RV 568, en ré majeur, RV 562 «per la Solennità di S. Lorenzo», en fa majeur, RV 571, et en fa majeur, RV 574 – Concerto en fa majeur, RV 568: Adagio alternatif

Zefira Valova (violon solo), Anneke Scott, Joseph Walters (cors), Anna Starr, Markus Müller (hautbois) Les Ambassadeurs, Alexis Kossenko (direction)
Enregistré au studio Lutoslawski de la Radio, Varsovie (7-9 juillet 2012) – 66’04
Alpha 190 (distribué par Outhere) – Notice bilingue exemplaire (en français et anglais) d’Alexis Kossenko





Must de ConcertoNet


Depuis quelques années, deux fonds sont tout particulièrement étudiés et minutieusement fouillés pour nous aider à redécouvrir l’œuvre de Vivaldi: il s’agit de ceux de Turin et de Dresde. Ce dernier recèle un nombre très important de partitions dont plusieurs ont été dédiées par le Prêtre roux à son ami Johann Georg Pisendel (1687-1755), d’ailleurs dédicataire de plusieurs de ses concertos pour violon (voir ici), qui était en poste à Dresde. Or, comme le signalent plusieurs témoignages, Dresde pouvait alors s’enorgueillir de posséder l’un des tous meilleurs orchestres d’Europe tant par la dextérité de ses membres que par la diversité des instruments qui y officiaient. Ce n’est dont pas un hasard si tous les compositeurs de l’époque (Heinichen, Veracini, Dieupart, Quantz, Zelenka, Fasch...) utilisèrent ce matériau de tout premier plan pour écrire des concertos extrêmement divers qui témoignent de la richesse musicale de l’époque à la Cour de la «Florence de l’Elbe».


Les liens entre Vivaldi et Dresde ont déjà été célébrés dans le cadre de l’intégrale en cours chez Naïve (avec la fameuse «Edition Vivaldi») dans un disque de très haute volée signé par l’Orchestre baroque de Fribourg sous la direction du violoniste Gottfried von der Goltz. La confrontation avec le présent opus s’avère donc passionnante, en tout cas pour les œuvres en commun qui se résument en fait aux seuls Concertos RV 569 et RV 574 (tous deux pour violon, deux hautbois, deux cors, violoncelle, basson et basse continue). A ce jeu-là, et même si la présente interprétation est excellente, les musiciens de Fribourg l’emportent par la verve des cors, notamment dans le troisième mouvement du RV 569. En outre, leur discours apparaît plus naturel que celui des Ambassadeurs qui, dans l’introduction du premier mouvement du RV 569 par exemple, surjouent peut-être légèrement; mais, l’improvisation et les modifications apportées aux partitions originelles par Pisendel (qui n’hésitait pas à y ajouter des appogiatures, des phrases entières, voire des parties d’instruments qui n’étaient pas requis jusqu’alors) étant habituelles à cette époque, c’est ensuite le goût personnel qui l’emporte pour estimer préférable telle interprétation par rapport à telle autre.


Pour le reste, on reste ébahi devant tant de réussite, ne sachant d’ailleurs par où commencer les compliments. Aux solistes bien évidemment quel violon solo (Zefira Valova) dans le mouvement lent du RV 568 ou dans celui du RV 562! Le Concerto RV 562 (qui ne doit être confondu avec les concertos RV 556 et RV 286, qui portent également la mention «per la Solennità di S. Lorenzo»), est une merveille: quels instrumentistes là encore (corni da caccia et violoncelle en premier lieu)! La capacité de Vivaldi à nous étonner, à relancer un discours musical après une légère pause, à effectuer le passage d’un thème d’un soliste à un autre en une seule impulsion sont autant de plaisirs qui ne peuvent que séduire dès la première note.


Ce qui est également appréciable chez Vivaldi, ce sont ces passages musicaux où les tutti s’emballent presque, comme abandonnés à eux-mêmes, comme si la joie communicative entraînait l’orchestre dans une sorte de folle spirale où les sons ne demandent qu’à se déchaîner. C’est ce que l’on ressent dans le troisième mouvement du RV 562 lorsque l’orchestre pousse sans cesse le violon virtuose de Zefira Valova, les cors encore une fois superbes d’Anneke Scott et Joseph Walters imposant une noblesse de tout premier ordre à l’ensemble. Que dire également de ce premier mouvement du Concerto RV 568, d’une incroyable beauté, où l’on perçoit à chaque seconde un foisonnement de sons et d’idées? Alexis Kossenko dirige l’ensemble avec une verve qui n’exclut nullement la poésie et le caractère aimable de cette musique dont il est aujourd’hui l’un des meilleurs serviteurs qui soit.


On l’aura compris: voici un disque tout à fait exemplaire qui doit être acquis par tout amateur de la musique de Vivaldi, superbe complément à l’opus de l’Orchestre baroque de Fribourg. Précisons enfin que le présent enregistrement s’inscrit dans une série qu’Alexis Kossenko et les Ambassadeurs vont consacrer à l’Orchestre de Dresde autant dire que la suite est attendue avec impatience!


Le site des Ambassadeurs
Le site d’Alexis Kossenko


Sébastien Gauthier

 

 

 

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