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07/03/2013
Franz Schubert : Les huit Symphonies

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Lorin Maazel (direction)
Enregistré en concert au Prinzregentheater les 13 (Première à Troisième), 16 (Quatrième à Sixième) et 18 (Huitième et Neuvième) mars 2001 – 232’58
Trois disques BR Klassik 900712 – Notice bilingue (allemand et anglais) de Michael Kube





Sélectionné par la rédaction


Soyons honnête: avant même de commencer à écouter ces disques, on pressent déjà que le résultat va être catastrophique, à l’image de ce que donne trop souvent Lorin Maazel en concert ces dernières années, les bonnes représentations se comptant sur les doigts d’une main. Quand, en plus, il s’agit de l’intégrale des Symphonies de Franz Schubert (1797-1828), œuvres d’un jeune homme qui requièrent légèreté, amusement et une assez grande insouciance, on se dit vraiment qu’on court droit à la catastrophe. Et là, pourtant, miracle...


Servi par une excellente prise de son (toutes ces symphonies ayant été captées lors de trois concerts donnés à Munich) et un Orchestre symphonique de la Radio bavaroise du plus haut niveau, Lorin Maazel livre là, tout simplement, une des plus belles intégrales des Symphonies de Schubert qui soient. Ses enregistrements réalisés à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin entre 1957 et 1962, tous publiés chez Deutsche Grammophon, nous avaient déjà prouvé ses affinités avec Schubert dans ce qui était alors une quasi-intégrale, seules les Première et Neuvième manquant à l’appel. Il les démontre de nouveau avec maestria.


Tout d’abord, on y a déjà fait allusion, quel orchestre! Aucun pupitre ne recèle de faiblesse quelconque et chacun s’investit comme rarement. Qu’il s’agisse des clarinettes (d’une douceur admirable dans l’Andante de la Première ou de leurs appogiatures dans l’Allegro con brio de la Troisième), du hautbois (tout au long de la Quatrième) ou du jeu qui s’établit entre eux (le premier mouvement Allegro de la Sixième), les bois sont absolument impeccables. Tout cela virevolte, s’amuse, laisse également percer mystère et mélancolie par endroits. Les cordes ne sont évidemment pas en reste. Pour qui veut se convaincre de la qualité de cet orchestre écoutera le finale de la Sixième ou de la Quatrième: à une telle allure, qui plus est en concert, de nombreuses phalanges parmi les plus réputées au monde auraient déjà fait une belle embardée. Ici, aucun problème. L’allure est maintenue de la première à la dernière note et l’auditeur en sort totalement abasourdi, les cordes sachant également être totalement chatoyantes lorsque la partition le requiert, comme dans le premier mouvement de la si merveilleuse Cinquième.


Ensuite, quelle direction! Lorin Maazel prend chaque symphonie à bras-le-corps et se souvient, à chaque note, que c’est un adolescent, puis un jeune homme (même s’il a subi des épreuves personnelles) qui a composé ces œuvres. Point donc de grandiloquence inutile: même la Neuvième prend de la hauteur, la majesté inhérente à cette partition n’en étant ainsi que plus évidente. Point non plus de lyrisme excessif qui aurait tôt fait de se métamorphoser en dégoulinures du plus mauvais goût: l’Inachevée est apaisée et la Cinquième mélancolique juste comme il faut, au détour d’une petite intervention de la flûte ou du hautbois. Maazel joue parfaitement les oppositions entre les pupitres, facilitant les échanges et les course poursuites et livre ici de superbes interprétations.


Même si elles existent, les déceptions sont peu nombreuses. Le dernier mouvement de la Sixième est à notre sens pris beaucoup trop rapidement et la partition tourne alors à la simple démonstration d’orchestre – certes remarquable. La Troisième, en revanche, est peut-être prise un peu trop lentement, notamment dans les deux premiers mouvements; c’est également le reproche que l’on peut adresser au deuxième mouvement de la Cinquième, qui finit presque par s’enliser. Abbado (avec l’Orchestre de chambre d’Europe) dans la Sixième, Kleiber (avec Vienne) dans la Troisième et Wand dans la Cinquième gardent ainsi nos préférences.


Pour autant, on ressort de cette intégrale totalement revigoré et on la recommandera sans nul doute à tous ceux qui souhaitent acquérir l’ensemble des Symphonies de Schubert sur instruments modernes. Aux côtés de Riccardo Muti (avec les Wiener Philharmoniker), Günter Wand (avec l’Orchestre de la NDR) et Claudio Abbado (avec l’Orchestre de chambre d’Europe), il nous faut désormais sérieusement compter avec «Little Lorin»: qui l’eût cru?


Le site de Lorin Maazel
Le site de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise


Sébastien Gauthier

 

 

 

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