About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

12/01/1998
"New World Jazz"
John Adams : Lollapalooza
George Gershwin : Rhapsody in Blue
Leonard Bernstein : Prelude, Fugue, and Riffs
Daris Milhaud : La création du monde
Igor Stravinsky : Ebony Concerto
Paul Hindemith : Ragtime
George Antheil : A Jazz Symphony
David Raskin : The Bad and the Beautiful

New World Symphony, Michael Tilson Thomas, (direction)
RCA/BMG 09026 68798 2, enregistré en 1997 (1 CD)

Le programme enregistré par Michael Tilson Thomas est superbe. Les rapports entre jazz et classique ne sont pas toujours des plus intéressants, le classique ne retenant généralement du jazz qu'une caricature sans intérêt, inspirée des plus mauvais groupes de jazz, et qui lui permet de garder son titre de musique majeure. La liste des exceptions est cependant plus large qu'on le croit souvent. Grâce à une interprétation inspirée, et un choix de très belles oeuvres, ce disque satisfait le mélomane sans agacer l'amateur de jazz. Ce n'est pas si fréquent. Dans Lollapalooza, Adams renoue avec ses débuts répétitifs, en modifiant son orchestration très cuivrée avec une très grande efficacité : la pièce dégage une énergie extraordinaire. La Rhapsody in Blue de Gershwin ne se présente plus. Ce nouvel enregistrement, dirigé du piano avec beaucoup de souplesse par Michael Tilson Thomas, présente l'orchestration originale de Rofé pour piano et Jazz band (et non l'orchestration habituelle, plus tardive, pour orchestre symphonique) : la pièce est beaucoup moins épaisse, plus décantée, le piano ayant une place encore plus importante. Un véritable must. La pièce de Bernstein est un bonheur absolu d'énergie et d'efficacité, et est sans doute, de toutes les pièces proposées, la plus proche du jazz. Milhaud a sans doute été le plus exotique des compositeurs français : inspiré par tous les rythmes sud-américains, il fut également intéressé par le jazz, comme en témoigne la Création du monde - dont les rapports restent cependant plus distants. Hindemith, que l'on n'attendait pas ici, ressasse un début de fugue de Bach, en le réorchestrant sans cesse de manière assez cuivrée, pour le faire véritablement swinguer. La Jazz Symphony est plus connue : elle est plus proche de la musique mexicaine que du jazz. Plus que l'Ensemble Modern, le New World Symphony arrive à en rendre l'aspect canaille. Enfin, la pièce de Stravinsky est sans doute la plus métaphorique. Contrairement aux précédentes, elle repose peu sur les cuivres et sur la batterie, et n'a strictement rien à voir d'un point de vue rythmique avec le jazz. Ce n'en est pas moins une pièce magnifique.


Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com