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02/12/2013
Gioacchino Rossini : Il barbiere di Siviglia

George Cehanovsky (Fiorello), Gisueppe Di Stefano (Comte Almaviva), Giuseppe Valdengo (Figaro), Salvatore Baccaloni (Bartolo), Lily Pons (Rosine), Jerome Hines (Don Basilio), Herta Glaz (Berta), Paul Franke (Un sergent), Ludwig Burgstaller (Ambrogio), Metropolitan Opera Chorus and Orchestra, Alberto Erede (direction)
Enregistré en public au Metropolitan Opera, New York (16 décembre 1950) – 134’46
Album de deux disques Sony Classical 88697804622





L’exhumation de tel ou tel concert, de telle ou telle représentation d’opéra peut souvent nous ravir, que ce soit par la performance en elle-même, en raison de l’artiste qui s’y illustre ou du moment de l’enregistrement. Parfois, en revanche, c’est une importante source de désillusions. Nul doute que c’est l’impression que beaucoup ressentiront à l’écoute de ce Barbier, enregistré en public au Metropolitan Opera de New York, le 16 décembre 1950.


Même si la prise de son s’avère peu flatteuse, ce n’est pas là le principal problème. Passons assez rapidement sur l’orchestre du Met, qui, sans être indigne bien évidemment, est plutôt quelconque. La direction d’Alberto Erede, pourtant excellent chef lyrique (il a laissé quelques magnifiques gravures d’opéras de Puccini, notamment chez Decca), est assez prosaïque et manque trop souvent de cette vivacité si propre à l’œuvre de Rossini. L’Ouverture est fine sans être pétillante, l’accompagnement attentif sans être toujours bien impliqué...


En revanche, là où le bât blesse vraiment, ce sont les voix. Commençons donc par les deux têtes d’affiche de cette représentation: Giuseppe Di Stefano et Lily Pons. Di Stefano était à l’orée de sa carrière (il était né en 1921) et avait déjà abordé le rôle d’Almaviva à Mexico en juillet 1949. En l’espèce, sa prestation, très théâtrale, tient plus de la démonstration d’opérette qu’autre chose: les vocalises sont outrancières et les salves d’applaudissements couvrent généralement les dernières notes du chanteur et de l’orchestre. Dans le rôle de Figaro, Giuseppe Valdengo fait également son numéro: dans le célébrissime «Largo al factotum», il tient ses notes à n’en plus finir et joue également des vocalises de façon extrêmement déplaisante. Il récidive dans l’air «Alfine eccoci qua» au deuxième acte où, là aussi, il se taille un franc succès auprès d’un public qui, à entendre les nombreux rires, vient là avant tout pour s’amuser et profiter d’une mise en scène vraisemblablement burlesque.


Quant à Lily Pons, qui a débuté au Metropolitan Opera en 1926 et y a remporté de très nombreux succès, elle se caricature elle-même. Dans le premier grand air dévolu à Rosine, «Una voce poco fa», elle roucoule à qui mieux mieux, tenant même une de ses notes pendant plus de 15 secondes (à 2’30): c’est Jacqueline Maillan qui nous joue La Bourdelle dans Papy fait la résistance! Le reste du temps, elle se manifeste surtout à travers une voix aigrelette, sans aucun charme (le même air à partir de 6’20 ou l’air « Dunque io son »), quand elle ne manque pas de souffle pour chanter ses parties... En plus d’une occasion, on croirait entendre Suzy Delair! Individuellement, les voix ne sont pas bonnes; lorsqu’elles chantent en chœur, cela ne vaut guère mieux et nous conduit à entendre ainsi un très criard ensemble concluant le premier acte («Fredda ed immobile») où l’on hurle plus que l’on ne chante.


Un enregistrement à réserver, par conséquent, aux amateurs du genre mais, surtout, à fuir par tous ceux qui souhaiteraient écouter une belle version du Barbier.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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