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01/12/2013
«The War Sonatas»
Serge Prokofiev : Sonates n° 6, opus 82, n° 7, opus 83, et n° 8, opus 84

Boris Giltburg (piano)
Enregistré au Concert Hall, Wyastone Leys, Monmouth (17-19 janvier 2012) – 73’30
Orchid Classics ORC100023 – Notice de présentation en anglais et allemand





Pianiste russo-israélien né à Moscou plus particulièrement remarqué dans le répertoire de son pays d’origine (lire ici), Boris Giltburg (né en 1984) réunit les trois sonates composées par Prokofiev pendant la Seconde Guerre mondiale dans un disque édité par Orchid et soutenu par l’Arthur Rubinstein International Music Society.


En 2006, Giltburg enregistrait déjà pour EMI cet Opus 84 qui lui tient d’évidence à cœur («I believe that it is in the Eighth that Prokofiev reached his highest point among the War Sonatas – its massive canvas, superbly structured, has a richness of inspiration both melodic and textural and a particularly evocative vocabulary of sounds – from the crystalline emptiness above the abandoned village or the distant and sad folk song behind the smouldering battlefield to the war once again being upon us with thundering guns and tolling bells»). Coulée dans un seul jet, telle un monolithe d’ivoire, son interprétation de la Huitième Sonate exhale en effet une force non dénuée de grandeur, une puissance respirant l’angoisse de la guerre et la solitude. Presque possédé, le Vivace révèle une maîtrise technique admirable de clarté et de tension. Une version sculpturale de cette partition.


On retrouve dans l’Allegro moderato et le Vivace de la Sixième Sonate une tension comparable, presque agressive et parfois étouffante – remplie partout de déchaînements rythmiques, paraissant hurler à la mort. Athlétiques, les mouvements centraux impressionnent mais diffusent une tension qu’on pourra juger excessive ou univoque. Cet athlétisme assumé s’incarne plus encore dans le célèbre Precipitato de la Septième Sonate, pris dans un tempo d’enfer (3’11) qui objective tellement le propos qu’il en affaiblit le message (il suffit d’écouter un Grigory Sokolov pour comprendre qu’il n’est point besoin d’affoler le métronome pour que la frappe se fasse dévastatrice). Le mouvement central de l’Opus 83 ne retombe pas, en revanche, dans le piège de l’œuvre précédente – sachant trouver le mystère dans l’accalmie.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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